Uashat mak Mani-Utenam- Une centaine d’élèves marchent contre l’intimidation

Par Éditions Nordiques 25 mai 2017
Temps de lecture :

Accompagné de parents, d’enseignants et de membres du personnel des trois écoles d’Uashat mak Mani-Utenam, plus de 150 jeunes ont marché contre l’intimidation. Un geste lourd de sens.

Uashat- Plus de 150 élèves provenant des trois écoles primaires et secondaires de Uashat mak Mani-Utenam se sont réunis à l’école Manikanetish pour participer à une marche contre l’intimidation.  Une activité s’inscrivant à la campagne de sensibilisation «J’ai le droit d’être moi» qui se poursuit dans différentes communautés autochtones.

En choisissant ce slogan, les initiateurs de cette campagne de sensibilisation contre l’intimidation ont voulu mettre l’accent sur la notion de respect. «On voulait aller hors des sentiers battus. Je crois qu’on va plus loin en disant aux jeunes qu’ils ont le droit d’être eux-mêmes et qu’ils n’ont pas à accepter d’être jugés pour leur différence», avance  l’une des consultantes associées du Groupe de recherche et d’interventions psychosociales en milieu autochtone, Amélie Cote.

Une image de marque qui n’a rien d’éphémère. «C’est un combat constant. Jamais, on ne doit baisser les bras. On invite les jeunes à ne pas utiliser des mots qui sont lourds de sens pour se caractériser entre eux. La politesse est de mise en tout temps. C’est une valeur primordiale qui figure au cœur même de notre message, ajoute-t-elle. On sent que les jeunes sont de plus en plus sensibles et conscients des lourds impacts qui découlent d’une situation d’intimidation. Ça fait en sorte qu’ils hésitent de moins en moins à dénoncer.»

Au cours de la présente année scolaire, diverses actions ont été effectuées pour sensibiliser les jeunes à cette problématique sociale. «Au départ, j’ai fait la tournée des classes avec un questionnaire. Je suis revenu sur les résultats obtenus. Il y a de quoi s’inquiéter.  Ça démontre que 7 jeunes sur 10 en sont victimes. Il est donc primordial d’agir en matière de prévention», a soutenu la travailleuse sociale de l’École Manikanetish, Véronique Boudreau, qui s’implique activement dans un comité contre l’intimidation.

Un invité de marque

Cette marche était suivie d’une conférence animée par un humoriste de la relève, Mathieu Cyr, qui est très actif sur les médias sociaux et que l’on pourra voir plus régulièrement au petit écran d’ici peu. «C’est une réalité qui dépasse largement le cadre scolaire. Ça arrive dans tous les milieux. Il faut donner à l’intimidé des armes pour se défendre de manière verbale. L’humour m’a effectivement aidé à passer au travers de situations difficiles», avance-t-il.

Lors de ses interventions, il a su faire preuve d’une très grande empathie autant pour les victimes que pour les intimidateurs. «Il y a toujours un contexte à une situation d’intimidation. C’est ce qu’on doit chercher à comprendre, enchaîne-t-il. Il ne faut surtout pas hésiter à dénoncer. On ne doit pas accepter la situation. Le phénomène de gang fait souvent en sorte qu’une personne puisse se sentir plus forte qu’elle ne l’est dans les faits. Si on réagit adéquatement on évite que ça se reproduise.»

Partager cet article