La culture innue s’invite à l’école

Par Éditions Nordiques 6 avril 2017
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Réunis sous un grand shaputuan, des adultes et des enfants ont eu la chance de déguster un repas traditionnel dans un contexte amical. Un moment propice aux échanges.

La culture innue s’invite dans la cour arrière du Centre de formation professionnelle de Sept-Îles. Jusqu’au 7 avril, les étudiants peuvent participer à diverses activités culturelles autochtones grâce au Programme Rencontre Québécois-Autochtones «Sous le shaputuan» de l’Institut Tshakapesh.

Par l’installation d’un shaputuan (un campement traditionnel innu) sur le terrain du CFPSI, les élèves ont pu se familiariser avec la culture innue. «C’est une première démarche du genre pour nous. Il y a une liste d’attente pour chacune des activités. Ça prouve que l’intérêt est là. Ça démontre que les jeunes ont une soif de s’ouvrir à une autre culture», lance Gaétan Lapierre qui a travaillé à la venue de cette équipe de sensibilisation.

Une première expérience du genre puisque les interventions se font en général auprès d’élèves de niveau primaire ou secondaire et non auprès d’une clientèle adulte pour la plupart. «On voulait exposer nos étudiants à cette culture. Plusieurs d’entre eux sont Innus. On a trouvé là un prétexte parfait pour favoriser des rencontres et susciter de riches échanges, soulève-t-il. Je crois que c’est là, la manière la plus efficace de faire tomber les préjugés.»

Les activités proposées s’articulent, entre autres, autour de la résilience du peuple autochtone, leurs connaissances des plantes médicinales, la danse traditionnelle et la langue innue. «Dès le départ, on voulait s’assurer qu’il y ait une diversité dans la programmation. Je considère que c’est très réussi. Je me dois d’ajouter que le travail de préparation s’est fait uniquement dans le plaisir», affirme M. Lapierre.

Un pas vers la réconciliation

Qualifié de «leader spirituel autochtone», Grégoire Kanapé est l’un des membres de son équipe de sensibilisation. Il entrevoit ce programme comme un moyen efficace de sensibiliser les gens à la culture innue. «J’ai beaucoup de plaisir à transmettre mes connaissances aux gens. Je profite pleinement de cette tribune qui est mise à ma disposition, enchaîne-t-il. J’ai déjà vécu ce type d’expérience auparavant et chaque fois, c’est très formateur.»

Il demeure convaincu qu’une telle intervention peut combattre la méconnaissance entretenue par certaines personnes à l’égard de la culture innue. «C’est en commençant à se côtoyer dans le respect que l’on peut faire toute une différence. Ça ne sert à rien de remuer le passé, insiste-t-il. Il faut maintenant reconstruire ces rapports entre les autochtones et les allochtones sur des bases plus harmonieuses.»

Des rencontres qui cherchent à mettre fin à une crainte injustifiée de l’autre. «C’est en étant exposé à une culture qu’on peut arriver à mieux la comprendre. Cette ouverture vers l’autre est nécessaire. Ça n’a rien de nouveau en soi. Cependant, d’importants pas sont faits pour qu’il y ait une véritable réconciliation entre les deux solitudes», déclare M. Kanapé.

Jusqu’à maintenant, le Programme Rencontre Québécois-Autochtones a permis de rejoindre plus de 200 000 jeunes. Gérée par l’Institut Tshakapesh, son équipe de sensibilisation effectue plusieurs interventions chaque année. La notoriété acquise faisant en sorte que de plus en plus d’établissements scolaires ont recours à ces services.

 

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