Mois de l’autisme: Un spectre aux multiples visages
Tryna Enfield et Élie Collins ne perçoivent pas leur trouble du spectre de l’autisme comme un handicap en soi, même si cela vient parfois compliquer leur quotidien et surtout teinter leur rapport avec autrui.
Même s’ils sont tous les deux autistes, Tryna Enfield et Elie Collins ont des personnalités foncièrement différentes. Confrontés à d’importantes difficultés d’interagir avec autrui, ils ont réussi à mettre en application des trucs qui les aident à mieux s’intégrer à leur communauté.
Très jeune, Tryna Enfield jouait seul dans son coin et répétais les questions qu’on lui posait. Elle avait aussi des habitudes bizarres. «Mes parents ont appris à l’âge de 4 ans que je suis autiste. Ça m’a pris plus de temps que la plupart des enfants pour mon hygiène personnelle par exemple. J’avais de bons résultats à l’école, mais il m’était très difficile d’interagir avec les autres. J’avais un cercle d’amis très restreint», souligne la jeune femme âgée de 26 ans maintenant.
Loin de considérer cela comme un handicap majeur, elle admet qu’il lui a fallu beaucoup de temps avant d’accepter la situation. «J’ai longtemps été mal à l’aise face à ma condition. Plus j’apprends à me connaître, mieux je me sens. J’ai toujours eu de la difficulté à regarder les gens dans les yeux, soulève-t-elle. Je n’en ai pas toujours eu conscience. J’essaie de m’améliorer. Ça exige beaucoup d’efforts. Ce n’est pas quelque chose de naturel chez moi.»
Atteinte d’une forme d’autisme légère, la jeune femme donne plutôt l’impression d’être de nature réservée à son contact. «J’ai un souci du détail et une mémoire assez remarquable. Ça peut être à la fois des forces ou des faiblesses selon la situation dans laquelle je me trouve, enchaîne-t-elle. Aujourd’hui, je sens que les gens sont plus ouverts à l’autisme, mais ils n’en comprennent pas toutes ces implications. C’est encore perçu comme un handicap majeur. Les gens ont parfois l’impression à tort qu’il nous est impossible de s’intégrer à la société.»
Une anxiété constante
Asperger de haut niveau, Elie Collins a toujours eu beaucoup plus de difficulté à interagir avec les gens. Cependant, il considère que le plus grand obstacle auquel il est confronté est son anxiété. «Je me crée des peurs et je les alimente. Chez plusieurs personnes, le stress peut se transformer en du positif. Dans mon cas, l’anxiété me paralyse. C’est un point commun que je partage avec la plupart des personnes autistes que je côtoie», soutient-il.
C’est ce qui fait en sorte qu’il devient pertinent d’implanter une certaine routine et une plus grande préparation pour l’aider à mieux faire face à des situations anxiogènes. «Quand je vais faire l’épicerie avec ma mère, j’ai besoin de le savoir à l’avance pour me mettre dans un état propice. J’ai souvent un casque d’écoute sur les oreilles, car je suis très sensible au bruit qui m’entoure, confie-t-il. C’est trop de stimuli pour moi au même moment. Il n’en demeure pas moins que je suis à l’écoute des gens que je croise.»
Conscient des problématiques auxquelles il est confronté, Elie travaille fort pour améliorer sa situation et surmonter ses difficultés. Il ne perçoit pas son trouble du spectre de l’autisme comme une fatalité en soi.
«Tout se travaille. C’est comme un muscle. Il y a trois ans, je ne sortais pas par moi-même. J’avais très peu d’amis. Aujourd’hui, j’entretiens beaucoup d’amitié virtuellement. Tout s’est fait graduellement. Je me suis fixé des objectifs réalistes. J’ai démoli des barrières et j’en suis fier», affirme-t-il.
Activités à venir
Au cours de ce mois de l’autisme, l’Association nord-côtière de l’autisme et des troubles envahissants du développement (l’ANCATED) se fera plus visible dans sa communauté par la vente d’ampoules bleues, l’organisation d’un déjeuner-bénéfice et la tenue de sa traditionnelle Marche pour l’autisme. Il est possible d’obtenir plus d’information sur la page Facebook de l’organisme ou par téléphone au 418 962-2272.
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