Kim Nguyen: Un cinéaste allumé et passionné

Par Éditions Nordiques 19 janvier 2017
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Même si relativement méconnu du grand public, Kim Nguyen jouit d’une très bonne réputation à titre de cinéaste autant au Québec qu’à l’étranger. Il s’amène sur la Côte-Nord pour présenter son cinquième long-métrage «Un ours et deux amants» qu’il a réalisé, scénarisé et produit.  Une vision de l’immensité du territoire nordique à travers le récit d’une histoire d’amour qui n’a rien de banal.

Dès la première lecture du scénario de «Un ours et deux amants», Kim Nguyen admet avoir été séduit par cette rencontre de deux âmes en territoire nordique. Un récit qui tire son inspiration première d’une histoire vraie. «Le nord que je présente en est un qui s’apparente à la science-fiction, explique-t-il. Une partie de l’action se déroule dans une base militaire abandonnée. Ça se prêtait bien à la quête de Lucy (l’un des deux personnages principaux) qui cherche à fuir un lourd passé. Il demeure fantomatique.»

La nordicité étant un élément qui vient grandement teinter la personnalité des deux protagonistes et leur quête identitaire respective. «J’ai souvent entendu dire que plusieurs personnes se réfugiaient au Nord pour fuir une situation donnée. C’est un peu le cas de Roman (l’autre personnage principal). Pour d’autres, c’est plutôt l’envie de quitter le Nord pour prendre un nouveau départ. On retrouve bel et bien cette dualité dans le film. Ça vient définitivement teinter cette relation amoureuse», avance-t-il.

Comme il l’a toujours fait auparavant, le cinéaste a accordé une très importance à la trame sonore de cette œuvre cinématographique. «La musique peut permettre de régler un problème à une scène. C’est fou de voir la différence que ça peut faire. Un film peut passer de bon à mauvais juste pour ça, soutient-il. Il y a aussi d’autres moments où la musique n’a pas réellement sa place. Il faut savoir doser. C’est tout un art que je crois maîtriser assez bien.»

Un film accessible

Sans aucune hésitation, Kim Nguyen n’hésite pas à qualifier ce film comme étant le plus accessible qu’il ait présenté jusqu’à maintenant. «Il est vrai que ça prend la forme d’une aventure où les deux personnages principaux ont à lutter constamment pour leur survie, indique-t-il. Ça n’a rien d’une simple histoire d’amour. Ils sont confrontés à cette nature plutôt sauvage et à ce climat austère. C’est sûrement ce qui contribue à garder l’attention des cinéphiles.»

Encore là, il insiste sur le fait que ce n’était pas là une considération première à la base. «Je ne fais pas un film simplement pour qu’il soit accessible au grand public. Je suis surtout mon cœur et j’essaie d’être le plus authentique possible. Je ne fais pas trop d’artifices. Je ne veux surtout pas que ça devienne un plaisir narcissique. C’est l’histoire que je cherche à mettre en valeur. Je me mets au service du scénario et des personnages. C’est tout ce qui compte», affirme-t-il.

En constante création

La carrière de «Un ours et deux amants» tirant à sa fin en salle, le cinéaste travaille déjà à la sortie d’un sixième long-métrage en 2017. À l’étape du mixage final, il aura pour titre «Eye On Juliet», son action se déroule à Détroit aux États-Unis où un opérateur de drone nouvellement séparé se met à la recherche de l’âme sœur en utilisant différents outils de rencontre. Un chemin qui s’annonce sinueux.

 

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