Vague de suicides: Des morts “évitables” conclut le coroner

Par Fanny Lévesque 14 janvier 2017
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Les cinq suicides qui ont secoué Uashat mak Mani-Utenam en 2015 étaient “évitables” a tranché le coroner Me Bernard Lefrançois, qui a présenté samedi à Uashat les conclusions de son rapport d’enquête. 

Une longue liste de 41 recommandations a été dressée par Me Lefrançois, qui a examiné pendant deux semaines en juin les décès d’Alicia Grace Sandy, 21 ans, de Charles Junior Grégoire-Vollant, 24 ans, de Marie-Marthe Grégoire, 46 ans, de Céline Rock Vollant, 30 ans, et de Nadeige Guanish, 18 ans.

Me Bernard Lefrançois suggère entre autres qu’Ottawa fournisse les fonds nécessaires à la création d’un centre de prévention du suicide dédié aux Autochtones, avec un service 24 heures sur 24 et une ligne téléphonique en langue innue avec possibilité de «textos». Il a été démontré pendant l’enquête, que le Centre de prévention du suicide de la Côte-Nord par exemple, est un outil peu utilisé par les Autochtones.

Une ressource spécialisée en matière «de crise suicidaire» pourrait aussi être mise en place, avec du personnel «spécialisé» et «formé» pour intervenir dans ce genre de situation. Plusieurs recommandations visent également une meilleure coordination entre les différents corridors de services, tant au sein de la communauté que ceux de Sept-Îles.

Enrayer la drogue 

L’enquête a notamment mis en évidence les problèmes fréquents d’abus de drogues et d’alcool dans la communauté. Plus largement, des 44 personnes qui se sont suicidées à Uashat depuis 1994, 40 souffraient de dépendance. Bernard Lefrançois enjoint le conseil de bande à se doter d’une politique sur la consommation sur son territoire, ce à quoi entend «d’ici les prochaines semaines» se pencher le chef, Mike McKenzie.

La création d’une escouade mixte entre la GRC, la Sûreté du Québec et le service de police autochtone est aussi encouragée pour lutter contre le commerce des stupéfiants. Il est aussi conseillé que les policiers soient mieux outillés pour intervenir en cas de crise suicidaire et qu’ils portent une attention particulière à la jeunesse.

Plus de détails dans la version papier de mercredi

 

 

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