Tristan Demers : Une énergie créative hors du commun
Une quarantaine de jeunes ont eu l’opportunité de côtoyer l’illustrateur jeunesse, Tristan Demers, lors d’un atelier sur la bande dessinée à la bibliothèque Louis-Ange-Santerre.
À l’invitation de l’équipe de la bibliothèque Louis-Ange-Santerre, Tristan Demers vient d’effectuer un passage remarqué à Sept-Îles, les 11 et 12 décembre, pour offrir un atelier de bandes dessinées et une représentation de son spectacle «On dessine» à la salle Jean-Marc-Dion devant près de 500 personnes. Une opportunité en or pour l’artiste de démontrer les multiples facettes de son talent.
D’entrée de jeu, Tristan Demers souligne être tombé sous le charme des jeunes qui ont participé à l’atelier de bandes dessinées qu’il a animé, le 11 décembre à la bibliothèque. «J’étais surpris de voir que ça a suscité autant d’intérêt. C’était un atelier de quatre heures. J’avais peur de ne pas être en mesure de retenir leur attention. Ça n’a pas été le cas. Il n’y a pas eu de temps mort. Même si j’ai essayé de leur vulgariser tout ça, il n’en demeure pas moins que c’est un exercice difficile, mais je peux vous assurer que tout s’est fait dans le plaisir», avance-t-il.
Par ses multiples interventions, le bédéiste constate une importante perte d’imaginaire chez les enfants qu’il est appelé à côtoyer. «On ne leur sert que du prémâché. L’enfant n’a fait que consommer la culture. On ne l’amène pas vraiment à réfléchir sur ce qui l’entoure. Comme créateur, on a notre part de responsabilités, admet-il. Heureusement, ça tend à changer. Le contenu d’une histoire revêt toute son importance. Il faut que les gens puissent sentir tout le travail qu’il y a derrière la création d’une œuvre littéraire, peu importe sa forme.»
Une diversité remarquée
Encore aujourd’hui, la bande dessinée est considérée à tort comme un mode d’expression artistique simpliste qui s’adresse uniquement aux jeunes, renchérit M. Demers. «Très longtemps, on associait la bande dessinée aux enfants et aux adolescents uniquement. Sur 5 300 titres publiés en Europe, 86% ne s’adressaient pas à eux. C’est un fait qui peut paraître surprenant pour plusieurs. Ici, il y a une ouverture qui se fait sentir. C’est assez récent au Québec. Il reste encore beaucoup à faire.»
Un élément qui vient en illustrer sa très grande diversité. «En musique, on est exposé un peu plus facilement à cette diversité. C’est aussi vrai pour d’autres modes d’expression artistique. Ce n’est pas encore le cas pour la bande dessinée. Cependant, si on fouille un peu plus, on réalise rapidement qu’il y en a pour tous les goûts et pour toutes les tranches d’âge. Ce type de littérature n’a jamais été aussi vivant et les gens sont nombreux à s’y tourner. Ça ne fait aucun doute. Les préjugés tendent à tomber», lance-t-il.
Sortir de sa zone de confort
Assez différent de ses animations qu’il fait dans les écoles, son spectacle «On dessine» mélange le stand up. Avec les spectateurs, il essaie de trouver une créature qui se nourrit de bandes dessinées, en plus d’interagir avec les personnages qu’il a créés, dont Gargouille. «Je l’ai démarré il y a un an. Le bouche-à-oreille fait en sorte que je vais en offrir 40 représentations en 2017. Je n’en espérais pas autant. Il faut dire que je ne suis pas un magicien. Je ne suis pas un comédien. Je ne donne pas un cours de dessin. Je ne suis pas humoriste. C’est plus difficile à vendre», soutient-il.
La réalisation d’un projet artistique qui démontre une volonté évidente de l’artiste multidisciplinaire de se mettre en danger. Un fait assez surprenant puisque sa carrière se porte très bien. Rien n’empêche qu’il carbure littéralement aux défis. Il apprécie mener de front de multiples projets autant sur livre qu’au petit écran. La prochaine année s’annonce plus que jamais chargée par le lancement, entre autres, d’un livre- documentaire sur La Ronde qui devrait susciter beaucoup d’intérêt.
Une aide importante
Cette venue de Tristan Demers à Sept-Îles a été rendue possible grâce au Plan sur le livre du ministère de la Culture et des Communications du Québec et l’Entente de développement culturel de la Ville de Sept-Îles qui compte aussi l’Aluminerie Alouette comme partenaire principal. Un moyen utilisé pour apporter une plus grande vitalité sur le plan culturel dans la municipalité.
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