Deux enquêtes détermineront les causes et les conséquences de la collision entre une baleine et un Zodiac aux Escoumins

Par Éditions Nordiques 31 août 2016
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Entre la collision de la semaine passée aux Bergeronnes et la rencontre entre un rorqual commun et une embarcation au début du mois d’aout, certains se demandent si les baleines ne sont pas agacées de voir des touristes dans leur garde-manger.  Deux enquêtes du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) et de l’équipe du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent permettront de déterminer si des mesures doivent être prises.

Par Maëlle Besnard – Le Manic

D’après les premières observations de l’enquêteur principal du BST, François Dumond, le Zodiac de Croisières Essipit avançait à une vitesse comprise entre 10 à 15 nœuds. Dans une zone d’observation, les embarcations ne doivent pas avancer  à plus de 10 nœuds. Dans le reste du parc, la vitesse autorisée est de 25 nœuds. Selon la porte-parole du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, Angèle Rodrigue, l’embarcation de Croisières Essipit ne se trouvait pas en zone d’observation au moment de l’accident.

Arrivés mardi aux Bergeronnes, François Dumond et deux autres enquêteurs du BST ont saisi le GPS et la carte électronique de navigation du bateau. Ils ont également interrogé les témoins de la collision. Cela prendra plusieurs semaines avant que des conclusions finales ne soient rendues.

Selon François Dumond, les collisions avec les baleines sont « périodiques ». En revanche, c’est la première fois qu’un tel accident fait des blessés. C’est d’ailleurs ce qui a poussé le BST à ouvrir une enquête.

Dû au hasard
Angèle Rodrigue croit que l’accident est dû au hasard. Elle admet toutefois qu’il y a beaucoup de nourriture cette année dans le parc, « ce qui explique que les baleines sont au rendez-vous ».

Aucune baleine blessée n’a été retrouvée. L’animal serait « probablement » un grand rorqual, mais rien ne permet encore de le prouver. « Notre équipe de garde de parc fera également une enquête. Nous attendrons les résultats de ces enquêtes (la leur et celle du BST) pour déterminer s’il y a des mesures particulières à mettre en œuvre », explique Mme Rodrigue.

Le Conseil de la Première Nation des Innus d’Essipit, qui gère l’entreprise Croisières Essipit, estime de son côté que la législation sur la vitesse et les distances à respecter en présence de baleines ont été respectées. « L’accident avec le mammifère marin s’est produit alors que ce dernier a surgi subitement des eaux. Le pilote, sous l’effet de surprise, n’a pas été en mesure d’éviter la collision », écrit dans un communiqué la porte-parole du conseil de bande, Marie-Ève B.Théberge.

Rappel des faits
Lundi dernier, aux alentours de midi, deux personnes ont été éjectées d’un Zodiac de Croisières Essipit en raison d’une collision avec une baleine, à quelques kilomètres au large des Bergeronnes. L’un d’entre eux, le pilote, s’est blessé à l’arcade sourcilière. Une troisième personne, restée dans le bateau, s’est blessée légèrement au genou.

La distance à laquelle un bateau ayant un permis pour l’observation des cétacés varie selon la race de l’animal. La réglementation au complet est disponible sur le site du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, au www.parcmarin.qc.ca.

 

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