Luc Dion revient sur 22 ans à la tête de Développement économique Sept-Îles

Par Éditions Nordiques 30 juin 2016
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Luc Dion quitte la présidence de DÉSÎ après 22 ans à sa tête.

Fils de l’ex-maire Jean-Marc Dion, Luc Dion a baigné toute sa jeunesse dans la politique ce qui l’a conditionné au service public. Contrairement à son père, ce n’est pas en politique, mais dans le développement économique qu’il s’est investi. Luc Dion est revenu avec Le Nord-Côtier sur 22 ans de travail à la tête de Développement économique Sept-Îles (DÉSÎ).

Le 9 juin, Luc Dion a cédé sa place comme président de Développement économique Sept-Îles après avoir occupé ce poste durant 22 ans. Un poste qui sera repris par l’actuel président de la Chambre de commerce, Marc Brouillette. Cette décision n’a pas été prise sur un coup de tête.

«Ça fait peut-être deux ans que j’y réfléchissais. Le chiffre de 20 ans, dans ma tête c’est un effort, en me disant que le temps a passé vite! Donc, il y a deux ans, je me disais qu’il faut faire une coupure. C’est bon dans une organisation… Ce n’est pas une entreprise qui m’appartient», a lancé Luc Dion.

Cependant, ça réflexion s’est amorcé lorsque l’usine de bouletage de Cliffs Natural Resources a cessé sa production et que les mauvaises nouvelles économiques ont commencé à s’accumuler. Luc Dion a donc repoussé sa décision de «quitter le navire».

S’il décide de passer le flambeau maintenant, c’est qu’il considère que «tout est en place, à l’heure actuelle, pour la relance», citant l’achat de Pointe-Noire par le gouvernement, la relance de la mine du lac Bloom par Champion et l’étude de faisabilité que complète Aluminerie Alouette pour une troisième phase d’expansion.

Cliffs : un mal pour un bien

«La seule chose qui m’attriste, dans le fond, c’est que les bonnes nouvelles n’arriveront pas assez vites pour éviter un certain exode», se désole M. Dion. L’ex-président de DÉSÎ croit que la crise actuelle aurait été amoindrie si Cliffs Natural Resources n’avait pas acheté la mine du lac Bloom à un prix trop élevé. «Je demeure convaincu aujourd’hui que si ça n’avait pas été le pari risqué de Cliffs d’acheter Consolidated Thompson à 5 milliards $, ça n’aurait peut-être pas été si difficile que ça», explique-t-il.

Il voit cependant la restructuration de la minière comme «un mal pour un bien», puisque l’accès à la Pointe-Noire est désenclavé et que l’achat des installations par le gouvernement ouvre «tellement de nouvelles possibilités».

«La seule chose qui m’attriste, dans le fond, c’est que les bonnes nouvelles n’arriveront pas assez vites pour éviter un certain exode» – Luc Dion

 «Baigné» dans la politique

Fils unique du maire Jean-Marc Dion, Luc Dion compte aussi dans sa parenté l’ex-maire et député Donald Galienne et l’ex-député Gustave Blouin. Cet environnement familial aura conditionné le jeune Septilien au service public. «Ma première campagne électorale que j’ai faite avec mon père, c’est en 1968. J’avais sept ans et j’ai fait du porte-à-porte avec lui. Il se présentait comme commissaire d’école», se souvient-il.

Inutile de dire que la politique, Luc Dion a «baigné là-dedans» toute son enfance. Étant enfant unique, il dit avoir beaucoup participé aux conversations, ce qui aura été un bon apprentissage, confie-t-il.

C’est le projet hydroélectrique SM-3 qui aura amené Luc Dion au développement économique. À la fin des années 1980, jeune avocat impliqué au sein du Parti libéral et dans plusieurs causes communautaires, il commence à s’intéresser à ce projet économique. Des amis l’ont alors convaincu de faire son entrée à la Chambre de commerce. Il a ensuite pris le dossier en main, alors que les dirigeants de la chambre «avaient la broue dans le toupet» avec la création d’Aluminerie Alouette.

«Ma première campagne électorale que j’ai faite avec mon père, c’est en 1968. J’avais sept ans et j’ai fait du porte-à-porte avec lui. Il se présentait comme commissaire d’école», se souvient Luc Dion

Pas de carrière politique

Maintenant qu’il a quitté son poste de président de DÉSÎ, est-ce que Luc Dion est intéressé à faire le saut en politique? «C’est quelque chose auquel je ne songe pas du tout», répond-il immédiatement. Ce n’est pourtant pas les offres qui ont manqué. «J’ai eu des offres de plusieurs partis politiques. Plusieurs premiers ministres m’ont appelé, ma femme pourra en témoigner», explique M. Dion.

C’est cependant en raison de son vécu que Luc Dion a toujours décliné les offres. «Pendant 24 ans, j’ai été l’enfant de gens absents», laisse-t-il tomber. «Être maire ou député, ce n’est pas juste de bien faire ce qu’on te demande. C’est en faire davantage», explique M. Dion. «Comme je m’investis à 100% dans tout ce que je fais, je n’aurais plus eu de famille. Et c’est essentiel pour moi la famille», continue-t-il. C’est pourquoi même si la présidence de DÉSÎ demandait beaucoup, il ne s’est pas impliqué dans des clubs sociaux pour profiter de temps avec sa femme Anne-Marie et ses enfants Ève et Félix.

Meilleur coup:

«Le développement de l’éducation et de la recherche (pavillons ArcelorMittal et Alouette) qui est une amorce très intéressante de diversification économique».

Déception

«C’est de voir des gens partir aujourd’hui».

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