Des-Terres-Minées: Les femmes réfléchissent aux enjeux extractifs

Par Éditions Nordiques 12 mai 2016
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L’événement Des-terres-minées a débuté par un spectacle de marionnettes plutôt engagé, dans lequel plusieurs enjeux tels que la justice, l’égalité et l’industrie extractive ont été abordés.

Florence Tiffou, Annie Jubinville et Mathilde Capone ont débuté le 25 avril une tournée à travers le Québec pour développer une analyse féministe des enjeux extractifs. Dans le cadre de ce projet, appelé Des-terres-minées, elles proposent divers ateliers créatifs, des projections de courts métrages et des cercles de discussions. Le trio est à Sept-Îles jeudi et vendredi.

Maëlle Besnard

Des-terres-minées est une initiative du Projet accompagnement solidarité Colombie (PASC), en collaboration avec plusieurs organismes de lutte pour les droits humains. Ce projet s’inscrit dans la continuité de la première audience du Tribunal permanent des peuples, en 2014, et de la Marche mondiale des femmes. Selon Mélanie Sarazin, porte-parole de la Fédération des femmes du Québec, ces deux événements ont mis en lumière le besoin d’approfondir spécifiquement les analyses féministes des enjeux extractifs.

«Cette tournée est l’occasion de renforcer les solidarités entre différentes communautés en lutte au Québec et de montrer le rôle actif joué par les femmes au sein de ces communautés», explique-t-elle. Pour Mathilde Capone, porte-parole et intervenante du projet Des-terre-minées, les femmes doivent se saisir de ces enjeux puisqu’ils ont un impact direct sur leur vie.

«Il y a peu d’analyses féministes sur les industries extractives. Pourtant, elles ont un impact sur les femmes. Cela crée par exemple de la violence économique, ou encore, les femmes vont subir les conditions de travail de leurs maris qui font du fly-in, fly-out», croit-elle.

Faire réfléchir

Présentés à Baie-Comeau le 5 mai, les différents ateliers proposés ont débouché sur des discussions variées, de la question des relations avec les autochtones, en passant par celle de l’austérité. L’événement a débuté par un spectacle de marionnettes engagées, ayant pour but de mettre la table pour les ateliers à venir. «On veut ouvrir une discussion par le théâtre», précise Mme Capone.

Les trois intervenantes ont offert leur présentation au Café Kibboutz du Cégep de Baie-Comeau, face à un auditoire d’une quinzaine de personnes, membres du Centre des femmes L’Étincelle pour la plupart. «Beaucoup de ces femmes ont vécu le fly-in, fly-out. Cela crée de la solitude et il y a un impact sur les enfants puisque le père est moins présent pour les éduquer», affirme Mathilde Capone. À Sept-Îles, l’événement aura lieu jeudi à 19h à l’Auberge jeunesse le Tangon.

L’intervenante et ses collègues ont également proposé aux personnes présentes de participer à des mises en situation, comme celle d’un couple de lesbiennes qui ne peut plus payer son loyer depuis qu’il a été augmenté à cause de l’installation d’une mine dans la région. «Plusieurs personnes ont mentionné que c’est un peu ce qui s’est passé à Sept-Îles», explique Mathilde Capone.

Pour conclure l’activité, les intervenantes ont énoncé des solutions à leur auditoire. Parmi les exemples, mentionnons celui du Unist’ot’en camp, un regroupement populaire en Colombie-Britannique qui a empêché la construction d’un pipeline sur les terres de la nation autochtone des Wet’suwet’en.

Vendredi, un pique-nique discussion «autour des territoires» aura lieu à 11h au Tangon.

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