Décès d’un pionnier de l’aviation

Par Éditions Nordiques 24 Décembre 2015
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Roland Ferguson, domicilié à Sept-Îles et né à l’île d’Anticosti, est décédé le 18 décembre à l’âge de 87 ans et 11 mois. Pionnier de l’aviation sur la Côte-Nord, l’ex-député Charles Langlois le qualifie de «bougie d’allumage» du développement minier dans la région.

Roland Ferguson a été intronisé au Panthéon de l’air et de l’espace du Québec en novembre 2010 pour sa carrière de plus de 40 ans comme pilote de brousse. L’ex-député fédéral Charles Langlois a bien connu l’ancien pilote. Roland Ferguson aura, entre autres dans sa carrière de pilote, fait le pont aérien entre Sept-Îles et le chantier de la ville minière de Schefferville.

Il a aussi assuré la livraison du courrier en Basse-Côte-Nord ainsi que des évacuations médicales «parfois dans des conditions à peu près impossibles», a raconté M. Langlois. «C’est un gars qui était toujours prêt à rendre service».

L’ancien député affirme que le développement minier dans la région aurait probablement été plus lent si ce n’était du talent de pilote et la connaissance du territoire nordique de Roland Ferguson.

«Il a contribué au développement minier du Nord en faisant le lien aérien, que ce soit à Schefferville, Gagnon, Wabush, Labrador City. Il a supporté l’exploration minière. M. Ferguson a transporté les prospecteurs à peu près partout. Il n’y a pas un endroit, pas un lac, qu’il ne connaissait pas. C’est un pionnier en ce sens. On peut dire qu’il aura été la bougie d’allumage du développement minier», a raconté Charles Langlois.

À la fin de sa carrière, M. Ferguson s’est tourné vers l’industrie des pourvoiries de chasse et pêche. Il a transporté des touristes vers des lacs du nord de la région en plus de gérer le Club de pêche et de chasse Saint-Laurent.

Roland Ferguson aura contribué au développement économique de la région et a sauvé des vies grâce à sa maîtrise des engins aériens et à sa profonde connaissance de l’hinterland nord-côtier. «On se disait, si Ferguson n’est pas capable d’y aller, personne ne le pourra», a lancé Charles Langlois. Les funérailles de Roland Ferguson ont eu lieu le 21 décembre à Sept-Îles.

«On se disait, si Ferguson n’est pas capable d’y aller, personne ne le pourra» – Charles Langlois

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Roland Ferguson (Photo: Fournie par la famille)

 

Notes biographiques

Né en 1928, dans un camp forestier de l’île d’Anticosti, M. Ferguson a d’abord travaillé comme travailleur forestier avant de devenir apprenti mécanicien et homme d’équipage pour la Canadian Pacific Air Lines, en 1944. Cinq ans plus tard, il devenait mécanicien pour la Hollinger Ungava Transport, une compagnie qui effectuait le transport aérien de marchandises pour la construction du chemin de fer entre Sept-Îles et Schefferville.

C’est en 1951 que M. Ferguson part suivre son cours de pilote à Cartierville. Après quelques contrats, il devient chef pilote pour la Sept-Îles Air Services de 1960 à 1963. Ferguson fonda aussi quelques entreprises, notamment la St. Lawrence Fishing and Hunting Club Aviation en 1964, et Air Brousse en 1974 (vendue en 1988, cette compagnie deviendra Alexandair, puis Air Saguenay et aujourd’hui Air Satellite).

La Fondation Aérovision Québec reconnaît Roland Ferguson comme un «talentueux pilote» au nom qui était «gage de fiabilité dans le milieu de l’aviation de brousse.» Fort de sa solide expérience, M. Ferguson a d’ailleurs participé à un nombre incalculable d’évacuations médicales dans les pires conditions météorologiques. À la fin des années 1980, au terme de quelque 25 000 heures de vol, Ferguson se tournait vers son autre passion: les pourvoiries. Il ne prit définitivement sa retraite qu’en 2001, en tant que directeur de la pourvoirie Moisie Ouapatec.

Avec Fanny Lévesque

 

 

 

 

 

 

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