Île d’Anticosti: Transport «inadéquat et non sécuritaire»

Par Éditions Nordiques 23 octobre 2015
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Le maire de l’île d’Anticosti et le préfet de la MRC Minganie réclament «une solution permanente» pour une liaison maritime ou aérienne quotidienne pour les habitants et les touristes de l’île. Mardi, il a fallu cinq heures pour évacuer un résident ayant subi un accident vasculaire cérébrale (AVC).

L’incident de mardi a requis un transport médical d’urgence par avion à Sept-Îles, cependant il a fallu cinq heures pour se rendre à destination, alors qu’un AVC exige une intervention rapide. «Les infirmiers du dispensaire doivent magasiner le transport d’urgence et attendre de savoir quelle compagnie est disponible tout en s’occupant du patient», racontent les deux élus.

Pendant ce temps, le navire de ravitaillement Bella Desgagné, «à vingt pieds du quai», n’a pu accoster en raison du vent, et ce, en pleine saison touristique, où «la population de l’île quintuple pour atteindre 1000 habitants», explique le préfet de la MRC de Minganie, Luc Noël.

Ces deux incidents sont une raison de plus pour exiger du gouvernement québécois un statut insulaire à l’île d’Anticosti, selon la maire de l’île, Jean-François Boudreault, et Luc Noël.

Les deux élus estiment que «le transport entre le continent et l’île est inadéquat et non sécuritaire». Les insulaires ne peuvent «sortir et entrer de l’île quotidiennement, et ce même en cas d’urgence vitale».

Selon Luc Noël, la reconnaissance par Québec du statut d’insularité d’Anticosti donnerait du poids aux demandes des intervenants de la région que le gouvernement assume financièrement le transport sur l’île. Un isolement «que les autorités municipales dénoncent depuis longtemps». «Le gouvernement a l’air à voir ça à la légère», dénonce M. Noël pour qui «le gouvernement a juste à fermer cette île-là» devant leur inaction. Le préfet explique d’autres îles au Québec bénéficient d’un transport quotidien aérien ou maritime subventionné par l’État.

En septembre, les ministres des Transports Robert Poëti et Jean D’Amour ont rencontré des élus et la population de la Moyenne et Basse-Côte-Nord pour trouver une solution permanente à la desserte hivernale. Selon Luc Noël, il a été peu question de l’île d’Anticosti durant cette rencontre. «La priorité, c’est la Basse-Côte-Nord. Je suis bien sympathique avec les gens de la Basse-Côte-Nord pour avoir une route, mais à Anticosti, il n’y en aura jamais de route et il va falloir trouver une solution permanente», a-t-il mentionné.

Le préfet est d’autant plus révolté que «le gouvernement a effectué un important investissement dans l’exploration pétrolière sur l’île, mais pas dans le transport pour assurer la sécurité des résidents, travailleurs et touristes. On semble se préoccuper plus du potentiel des ressources naturelles que du potentiel humain».