Marie-Kristelle Ross : Pour l’amour du Népal

Par Fanny Lévesque 6 octobre 2015
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Vers midi le 25 avril, Marie-Kristelle Ross, exténuée, s’assoyait tout juste dans sa tente perchée au camp 1 de l’Everest, quand la terre s’est mise à trembler sous ses bottes d’alpiniste. Croyant d’abord à une avalanche qui ne viendra jamais, elle et son mari ont plus tard compris que le violent séisme qui secouait le Népal les avait épargnés.

«J’ai encore de la difficulté, je n’ai pas de mots assez forts pour exprimer ce qui s’est passé», a confié la Septilienne devant quelque 400 convives réunis vendredi pour recueillir des fonds pour le Népal. «C’est comme si la montagne se réveillait, ça ne lâchait pas, ce sont 40 secondes qui ont paru 40 minutes».

«On pensait que ça y était, on était en train d’accepter ce qui se passait»

Marie-Kristelle Ross et Rob Casserley ont dû attendre 48 heures avait d’être héliportés vers le camp de base. «On se sentait extrêmement impuissants, on ne se sentait pas non plus en sécurité, il y avait des avalanches aux vingt minutes», poursuit-elle. «Mais, c’est en arrivant au camp de base qu’on a compris l’ampleur de ce qui se passait».

Elle, cardiologue à l’Hôtel-Dieu de Lévis et lui, urgentologue, le couple n’a pas tardé à porter secours aux centaines de blessés. Le séisme du 25 avril, le plus puissant à faire trembler le Népal en 80 ans, a atteint une magnitude de 7,8 et a fait des milliers de morts au pays. Tous les grimpeurs québécois s’en sont sortis indemnes.

La famille du sherpas tué, Kumar Rai. (Photo: Courtoisie)

La famille du sherpas tué, Kumar Rai. (Photo: Courtoisie)

Trois sherpas de l’équipe du couple ont péri dans la tragédie. C’est pour les quatre enfants de l’un d’entre eux, Kumar Rai, que Marie-Kristelle et Rob espèrent financer la reconstruction de l’école du village de Chheskam. «Sur place, j’étais beaucoup trop en choc, mais je savais que j’allais être capable de me relever les manches et faire quelque chose pour les aider», affirme la femme de 33 ans.

«L’école n’est pas utilisable présentement, le but c’est de la rendre fonctionnelle et de pouvoir donner une éducation à ces enfants-là, ce qui en fera l’héritage que Kumar aurait voulu laisser aux siens», ajoute-t-elle. Avec les 20 000 dollars amassés vendredi, le couple prévoit même aménager un parc dans la cour, qui sera à l’image de la baie de Sept-Îles et ses îles.

Une histoire d’amour

L’histoire d’amour entre le Népal et Marie-Kristelle a débuté en 2009, depuis elle s’y rend une à deux fois par année. Le chaos qui anime Katmandou apaise la Septilienne, qui se «sent chez-elle» dans la capitale népalaise et les villages qui l’entoure.

«Les sourires du Népal font qu’on y retourne encore et encore»

En avril 2015, c’était la deuxième fois que Marie-Kristelle tentait l’ascension du plus haut sommet du monde. Une avalanche meurtrière de glace a forcé l’annulation de la première expédition en 2014. Rob lui, a gravi l’Everest huit fois. Mais, ce n’est pas encore partie remise pour la jeune femme qui ne prévoit pas pour l’heure un nouvel essai.

Le couple, qui s’est d’ailleurs fiancé au Népal, promet d’y retourner bientôt pour suivre l’évolution de leur projet et renouer avec leurs amis et le petit Bhabi Ram Tamang qu’il parraine depuis trois ans. «Le Népal, c’est l’occasion de rencontrer des gens, de créer des liens uniques (…) C’est une chance incroyable d’être là-bas».


La Septilienne Marie-Kristelle Ross et son mari, Rob Casserley, espèrent reconstruire une école du Népal fréquentée par les enfants de l’un de leurs sherpas tués dans le séisme d’avril 2015.

(Photo : Le Nord-Côtier)

 

 

 

 

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