Chloé Sainte-Marie: Une amoureuse des mots

Par Éditions Nordiques 24 septembre 2015
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Après avoir lancé un livre-disque comportant deux CD ayant pour titre «À la croisée des silences», Chloé Sainte-Marie s’apprête à effectuer un séjour sur la Côte-Nord pour présenter un spectacle dans lequel la poésie se marie habilement à la chanson pour mettre en valeur les mots de poètes que l’interprète considère marquants.  

Reconnue pour sa présence magistrale sur scène et sa folie qui rappelle parfois celle de Diane Dufresne, l’artiste envisage ce spectacle comme une suite logique à son parcours artistique, une continuité qui va de soi. «J’ai toujours fait ça en spectacle. Ça coule de source. Le poème devient un préambule à la chanson. Parfois, c’est l’inverse», précise celle qui donnera vie à plus d’une quarantaine de textes sur scène.

Pour l’élaboration de ce spectacle, l’interprète a eu recours au service d’un metteur en scène, Philippe Cyr, avec qui elle a grandement apprécié collaborer. «Il a apporté un regard extérieur à ce que je fais, sa sensibilité. J’avais vu Les cendres bleues de Jean-Paul Daoust et j’avais trouvé ça prodigieux, explique-t-elle. Il m’a guidée dans le choix des textes.»

«Les mots me hantent depuis toujours. Je les vois partout. Quand je me promène en forêt, ils sont autour de moi. Ils ressurgissent en toute occasion. J’aime les mots, comme certains aiment les fleurs. Ils sont comme un fruit. Je m’en nourris. Ils me dégoulinent du bout des lèvres, enchaîne-t-elle. Pour mémoriser les textes, j’ai une démarche très lente. Ces textes finissent par s’incarner en moi. J’ai fonctionné ainsi dès un très jeune âge, avant même de savoir lire.»

Nourrir deux passions

Par la poésie, Chloé Sainte-Marie opte pour un mode d’expression qui lui permet de nourrir autant son amour du jeu que du chant. Il faut dire qu’à la base, elle s’est surtout fait connaître comme comédienne et comme la muse de Gilles Carle, l’amour de sa vie qui s’est éteint,  il y a maintenant cinq ans et qu’elle a accompagné jusqu’à son décès.  Sans aucune hésitation, elle considère «À la croisée des silences» comme une libération, un nouveau souffle sur le plan artistique.

Complice avec Joséphine Bacon, Chloé Sainte-Marie entretient un lien particulier avec la Côte-Nord et les Innus. Un territoire qu’elle a rapidement adopté par la très grande richesse de sa faune et de sa flore. «Le monde innu fait partie de ma vie. On m’a adoptée. J’en ai fréquenté toutes les communautés. J’entretiens de très fortes amitiés. Je me considère comme une femme de la Côte-Nord. Ça fait partie de mon code génétique», lance-t-elle.


  (Photo : Courtoisie) 

 

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