Le gouvernement du Québec et Aluminerie Alouette en sont venus à une entente sur un nouveau tarif d’électricité compétitif. L’entreprise se lance dans la réalisation d’une étude de préfaisabilité de son projet d’expansion phase 3 et souhaite accueillir un terminal de gaz naturel liquéfié près de ses installations de Pointe-Noire.
Le premier ministre Philippe Couillard a annoncé la conclusion d’une entente entre son gouvernement et Alouette, jeudi à l’usine de Sept-Îles, en présence des ministres de l’Économie et de l’Énergie, Jacques Daoust et Pierre Arcand, d’actionnaires de l’aluminerie, de dignitaires et de travailleurs.
L’entente, en vigueur de 2017 à 2029, prévoit une tarification «à partage de risques» qui oscillera en fonction du prix de l’aluminium sur les marchés. Le gouvernement octroie également un bloc d’énergie de 70 MW «à un tarif concurrentiel».
De son côté, Alouette s’engage à lancer son étude de préfaisabilité en vue d’une phase 3 qui pourrait s’amorcer «dans une fenêtre d’opportunité située entre décembre 2017 et décembre 2019» si «les conditions du marché sont favorables».
L’aluminerie s’engage aussi à poursuivre des investissements de 400 millions $ à ses installations d’ici 2020. L’entreprise réservera 15 000 tonnes d’aluminium primaire en 2017 destinées aux entreprises de transformation du Québec, et de préférence celles de la Côte-Nord. Cette réserve pour les transformateurs augmentera chaque année pour atteindre 50 000 tonnes en 2021. Ce dernier engagement s’inscrit dans la Stratégie québécoise de développement de l’aluminium du gouvernement québécois.
(Photo: Le Nord-Côtier)
Alouette se donne jusqu’en 2020 pour convertir l’alimentation de ses fours à cuisson des anodes au gaz naturel. L’entreprise s’est également engagée à faciliter l’implantation d’un terminal de gaz naturel liquéfié près de ses installations, afin de distribuer aux industries de la région le combustible livré à Pointe-Noire.
En mai, la direction de l’aluminerie durcissait le ton dans sa longue négociation avec l’État québécois pour bénéficier d’un meilleur prix pour l’achat de son énergie. Alouette affirme être l’aluminerie qui paye le plus cher son électricité au Québec avec un coût d’énergie par tonne d’aluminium produite de 463$ alors qu’il en coûte par exemple, 352$ à Deschambault. L’écart s’explique selon Alouette, par l’accord survenu en février 2014 entre le gouvernement Marois et Alcoa.
La délégation ministérielle a par la suite visité l’aluminerie.
Avec Fanny Lévesque
Le premier ministre Philippe Couillard a annoncé l’entente cet avant-midi à l’usine de Pointe-Noire. (Photo: Le Nord-Côtier)
