Ernest «Aness» Dominique: Un ambassadeur de l’art autochtone

Par Éditions Nordiques 25 août 2015
Temps de lecture :

Ayant maintenant élu résidence à Québec, l’artiste-peintre Ernest «Aness» Dominique œuvre dans le milieu de l’art depuis déjà plus de 25 ans. Un vernissage a même eu lieu au Centre des congrès de Sept-Îles, le 13 août, pour souligner l’anniversaire de cette artiste de renommée internationale.

Né dans une petite communauté à proximité de Schefferville, Ernest «Aness» Dominique s’est intéressé à l’art dès un très jeune âge. Une passion que lui a transmise son frère, Roger Dominique, qui fréquentait alors une école spécialisée en raison de sa surdité.

«Il a commencé à dessiner devant moi et c’est là que j’ai eu une illumination, confie-t-il. Je n’ai jamais arrêté par la suite. Je l’ai toujours fait par passion.»

Plusieurs moments sont marquants dans le parcours de cet artiste-peintre, dont André Maltais qui lui a demandé, il y a 27 ans, d’exposer ses œuvres à Québec au Complexe G.

«J’ai dit oui sans hésiter. J’ai alors fait une vingtaine de toiles. J’ai réussi à en vendre 18. C’est là que j’ai décidé de me lancer dans ce milieu professionnellement. André Maltais m’a toujours soutenu et je lui en suis reconnaissant», affirme-t-il.

L’art comme un moyen d’affirmation

Sans aucune hésitation, il considère que son identité autochtone a un impact considérable sur son travail de création. «J’étais fâché de la manière dont on parlait des Autochtones dans les livres d’histoire. J’ai voulu rectifier le tir. Lors d’une soirée avec un ami, Jean-Louis Fontaine, il m’a parlé d’un jésuite, Paul Lejeune. C’est un moment marquant pour moi, soutient-il. C’est alors que j’en ai appris beaucoup plus sur la tradition autochtone. Ça m’a fasciné.»

«Les gens sont surtout intéressés par le thème de mes œuvres. Pour un portrait, il s’intéresse surtout au regard qui en est l’âme. Comme j’y mets mon cœur, je crois que ça donne des œuvres qui sont puissantes et qui ont également un côté historique. Je fais tout de manière spontanée. Je me lance dans une œuvre sans idées fixes et je me laisse aller. L’inspiration peut me venir à tout moment. Évidemment, ce qui est autour de moi m’inspire énormément.»

Une réelle ouverture aux autres

Depuis ses débuts, l’artiste-peintre constate une plus grande ouverture des allochtones envers les Autochtones. Une situation qu’il attribue à une meilleure compréhension des deux solitudes.

«Je n’ai pas pensé à ça dès le départ. Ce n’était pas une de mes préoccupations. J’ai fait ce que j’avais envie de faire. Très rapidement, j’ai compris que ça pouvait plaire autant aux Autochtones qu’aux allochtones. Je ne pouvais pas demander mieux», avance-t-il.

Ernest «Aness» Dominique prend également un immense plaisir à transmettre son savoir à ses pairs et les aider à percer dans un milieu qu’il considère difficile.

«Je veux que ces connaissances puissent être utilisées par d’autres pour suivre mes traces. En quelque sorte, je veux améliorer leur condition de vie et les rendre fiers de leur racine autochtone, enchaîne-t-il avec beaucoup de modestie. J’espère contribuer à faire diminuer le taux de suicide dans les communautés.»


 

(Photo : Le Nord-Côtier)

 

 

Partager cet article