Enseignement secondaire menacé à Riverview: Les milieux politique et économique se mobilisent

Par Éditions Nordiques 6 mai 2015
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Les milieux politique et économique se mobilisent pour assurer la survie de l’enseignement secondaire à l’école anglophone Riverview de Port-Cartier. Plusieurs intervenants devraient être présents le 11 mai à l’assemblée publique de consultation organisée par la commission scolaire Eastern Shores.

L’assemblée publique devait avoir lieu initialement le 25 juin, mais a été devancée au 11 mai à la demande de la direction de l’école Riverview. «Ç’a été devancé parce que le 25 juin, on avait peur que plusieurs personnes ne soient pas là. Il y a beaucoup de personnes qui planifient des vacances au lendemain de la Saint-Jean-Baptiste», a affirmé Julie Tremblay, présidente du conseil d’établissement de l’école Riverview.

Si elle est satisfaite du changement de date, Mme Tremblay reconnaît que ça laisse moins de temps pour se préparer. La présidente du conseil d’établissement a fait plusieurs démarches pour mobiliser le milieu. La mairesse de Port-Cartier, Violaine Doyle, ne pourra être présente puisque l’assemblée de consultation se tient en même temps que le conseil de ville.

Une lettre d’appui au maintien du secondaire à Port-Cartier sera cependant produite et remise, lors de la soirée, à la commission scolaire. La Corporation de développement économique de Port-Cartier sera présente, tout comme des représentants des députés Lorraine Richard et Jonathan Genest-Jourdain.

Julie Tremblay s’attend aussi à ce qu’il y ait des représentants de la grande entreprise, ArcelorMittal, Produits forestiers Arbec et FerroQuébec, ainsi que du Syndicat des Métallos. Un employé du cabinet du ministre de l’Éducation pourrait également assister à la rencontre.

Deux heures d’autobus par jour
Les parents des enfants fréquentant Riverview sont inquiets des répercussions négatives qu’entraînerait un transport scolaire de deux heures par jour pour transporter les élèves entre Port-Cartier et Sept-Îles. «On a peur que les parents doutent à inscrire leurs élèves à l’école en sachant,qu’à l’âge de 12 ans, ils doivent faire deux heures de route pour aller à l’école anglaise», a expliqué Julie Tremblay.

Selon elle, les jeunes de Port-Cartier seront «défavorisés» par rapport à ceux de Sept-Îles fréquentant l’école Queen-Elizabeth, puisqu’ils auront deux heures de moins pour faire leurs devoirs et une heure de moins de sommeil, en plus de ne pouvoir participer aux activités parascolaires.

«Pour moi, ce n’est pas souhaitable à un enfant de 12-13 ans. La route 138 est extrêmement dangereuse. Et si la route est fermée, il va falloir les faire dormir dans un gymnase. Est-ce qu’il va falloir prévoir en cas de mauvais temps?», se questionne la mère de trois enfants, dont deux fréquentent le primaire à Riverview.

«On s’est fait dire à plusieurs reprises que les coupures en éducation n’affecteraient pas les élèves, mais là on a un cas flagrant où ils sont affectés», continue Julie Tremblay.

Outil d’attraction
La présidente du conseil d’établissement a vanté «la qualité exceptionnelle» de l’enseignement dispensé à Riverview, comparant l’école à «une petite école privée». Il y a présentement trois élèves de niveau secondaire et il y en aura seulement deux l’an prochain. Ce nombre augmentera à six élèves à 2017-2018.

«On se doute bien que la question de la socialisation des jeunes et le budget pèsent dans la balance de la commission scolaire. L’abandon du secondaire permettrait de sauver le salaire d’un enseignant et demi», a mentionné Mme Tremblay. Elle ajoute que l’enseignement anglais «est un atout pour l’attraction et la rétention de nouvelles familles», surtout dans le contexte du Plan Nord.

«Il y a beaucoup de gens qui viennent de partout au pays pour travailler chez ArcelorMittal et le pénitencier. Si on pense à FerroQuébec, c’est une autre entreprise qui va attirer des gens d’un peu partout», explique-t-elle.

Il y a une famille complètement anglaise à Riverview et deux familles bilingues. Les autres enfants ont reçu une autorisation du ministère de l’Éducation, soit parce qu’un parent est dans l’armée canadienne, ou parce qu’un grand-parent a reçu un enseignement en anglais.

(Photo: archives Le Nord-Côtier)

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