Garderie : Une annonce «au-delà des espérances» à Havre-Saint-Pierre

11 décembre 2013
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Les familles de Havre-Saint-Pierre peuvent enfin voir la lumière au bout du tunnel : 80 nouvelles places ont été accordées au Centre de la petite enfance (CPE) Picassou, dans le cadre du dernier appel de projets du gouvernement. C’est même «au-delà des espérances», selon la directrice de l’établissement, Marie-Ève Flowers.

Le maire d’Havre-Saint-Pierre, Berchmans Boudreau, affirmait dernièrement au Journal que la question des places en garderie était une priorité sur son territoire. Il n’aura pas eu à attendre bien longtemps pour recevoir de bonnes nouvelles à ce propos. Après une demande infructueuse en 2012, la seconde fois a été la bonne pour le CPE Picassou, qui se voit attribuer les 80 places qu’il réclamait sur les 15 000 nouvelles proposées par le gouvernement Marois.

La situation devenait de plus en plus pressante pour l’organisation qui compte 197 enfants sur la liste d’attente. «On était bien content, on s’attendait à peine à avoir les 80 places qu’on avait demandé. On se disait : si nous en avons 40 ou 60, nous serons bien contents. Mais là, le total, c’est au-delà de nos attentes», a confié avec enthousiasme, Marie-Ève Flowers, directrice du CPE Picassou.

Sur les places accordées à Havre-Saint-Pierre par les comités consultatifs, 38 l’ont été dans l’optique du développement nordique. Lors de l’appel d’offres lancé en février, le gouvernement prévoyait 200 places pour favoriser la venue des jeunes travailleurs dans les régions en plein essor, au nord du 49e parallèle. «Ça nous a aidés beaucoup. C’est presque la moitié des places qui nous proviennent de là. Le boum économique qui se passe ici a dû nous aider énormément, mais c’est ce qui fait aussi que nous avons des impacts sur notre liste d’attente», a souligné Mme Flowers.

Délais considérables
Une fois les places confirmées, il faut s’attaquer à la concrétisation du projet. Il faudra construire un nouveau bâtiment pour accueillir les enfants. Un terrain a été réservé par la municipalité à cet effet, dans un nouveau développement, non loin du CPE déjà existant. «Ce sont beaucoup des jeunes familles qui s’y retrouvent, je pense que c’est vraiment un bel emplacement», a mentionné Marie-Ève Flowers.

Pour sa part, Québec prévoit la mise en œuvre de ces projets graduellement, d’ici 2016. De son côté, la directrice du CPE croit qu’une concrétisation plus rapide pourrait être nécessaire. Les 21 places accordées à Longue-Pointe-de-Mingan, à l’été 2012, connaissent des délais de réalisation considérables. «On vient de signer les contrats avec l’architecte et l’ingénieur. Il s’est passé un an et demi et on vient de s’entendre avec les professionnels. C’est sûr que quand on va faire la première pelletée de terre, ça va probablement faire deux ans qu’on a eu les places», a indiqué Mme Flowers.

Après les Fêtes, le CPE n’écarte pas la possibilité de s’adresser au gouvernement, dans le but que des moyens soient mis en place pour un développement plus rapide.

Recrutement difficile
Le CPE Picassou compte 28 employés. Environ 14 nouvelles éducatrices devront être engagées à temps plein pour le fonctionnement du futur établissement. Le recrutement pourrait s’avérer un défi de taille, selon Mme Flowers. «C’est toujours difficile de recruter des éducatrices qualifiées pour répondre aux normes du ministère», a-t-elle soutenu.

Au cours des prochains mois, il sera nécessaire de mettre l’accent sur la promotion du métier d’éducatrice et de tenter de rendre la formation plus accessible. «Je pense qu’il faudra faire des démarches pour que peut-être, éventuellement, un A.E.C [Attestation d’études collégiales] soit donné, ici, à Havre-Saint-Pierre, ou pour le rendre plus accessible, afin que nous ayons les ressources requises lors de l’ouverture de notre CPE», a conclu Marie-Ève Flowers.

(Photo: archives)