Alumineries: Québec doit abaisser ses tarifs d’électricité

Par Fanny Lévesque 21 novembre 2013
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La vulnérabilité des alumineries québécoises face aux marchés mondiaux doit être prise au sérieux par Québec, selon l’Association de l’Aluminium du Canada. La baisse du prix de la tonne de métal gris et l’essor des pays comme le Moyen-Orient n’aident en rien les usines de la province qui payent de plus, leur énergie plus chère qu’ailleurs. Le gouvernement Marois devra accepter de réduire ses tarifs d’électricité, sinon les alumineries du Québec sont loin d’être au bout de leur peine.

La Côte-Nord compte parmi ses fleurons, l’aluminerie Alouette à Sept-Îles et celle d’Alcoa à Baie-Comeau. Il y a quelques semaines, le géant Alcoa a menacé de fermer ses trois alumineries québécoises, si Hydro-Québec n’abaissait pas ses tarifs d’électricité. La nouvelle a eu l’effet d’une bombe dans la Manicouagan et a donné du galon aux revendications de l’ensemble des usines de la province qui jonglent avec des coûts de production élevés.

Invité de la Chambre de commerce de Sept-Îles, le président-directeur général de l’Association de l’Aluminium du Canada, Jean Simard, a fait la démonstration que le fossé se creuse entre les alumineries québécoises et celles à travers le monde. Seule la Chine, où les alumineries sont alimentées au charbon, produit son aluminium à plus fort prix. Cependant, le pays chinois s’autosuffit et n’entre pas en compétition avec les autres producteurs, ce qui place le Québec dans le dernier quartile des coûts d’énergie au niveau mondial, selon M. Simard.

«Dans le domaine industriel, quand on se retrouve dans le troisième et quatrième quartile, on se trouve dans ce qu’on appelle la vallée de la mort. Un endroit où progressivement on désinvestit et finalement, on délocalise», a fait valoir le PDG. «Quatre-vingt-dix pour cent des usines qui ont fermé dans le monde au cours des dix dernières années étaient dans les troisième et quatrième quartiles des coûts d’énergie.»

Moins compétitives
La position du Québec sur le plan mondial n’est pas étrangère à l’émergence de pays comme le Moyen-Orient, qui a largement développé sa production d’aluminium. «Ils sont arrivés à faire en trois ans, ce qu’on a fait en 50», a expliqué M. Simard. Aussi, l’essor de l’exploitation des gaz de schistes aux États-Unis a contribué à la diminution des coûts de l’énergie.

À titre comparatif, le kilowattheure coûte approximativement 2,4 cents dans l’état de New York et 2 cents au Moyen-Orient. Actuellement, le tarif offert aux alumineries s’évalue à 4,2 cents. Comme l’indique M. Simard, les prix d’électricité négociés en 2008 sont loin d’être compétitifs. «Le monde a changé depuis.»

Texte complet dans votre Nord-Côtier Économique du 27 novembre…

Le président-directeur général de l’Association de l’Aluminium du Canada, Jean Simard et le président et chef de la direction d’Aluminerie Alouette, André Martel, étaient les invités de la Chambre de commerce de Sept-Îles. (Photo : Le Nord-Côtier)

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