Sommet en éducation : Une centaine d’Innus répondent à l’invitation de Tshakapesh

Par Éditions Nordiques 15 octobre 2013
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Une centaine de représentants des huit communautés innues de la Côte-Nord ont participé les 8 et 9 octobre à un Sommet sur l’éducation, organisé par l’Institut Tshakapesh. Cet important rassemblement a permis aux participants de discuter de la régionalisation de la gestion des services éducatifs.

Les représentants des communautés avaient aussi à discuter de l’avant-projet de loi déposé en 2012 par le ministère des Affaires autochtones et Développement du Nord Canada. Il y a quatre éléments principaux dans cet avant-projet de loi. Les normes obligatoires pour toutes les écoles : les communautés veulent notamment implanter un diplôme d’études secondaires reconnu et basé sur des évaluations standardisées. Elles souhaitent mettre en place des services éducatifs pour toutes les écoles. Les communautés désirent également du financement stable et prévisible.

Finalement, elles doivent choisir l’une des trois gouvernances suivantes : les écoles sont administrées par les collectivités et fournissent tous les services requis, un regroupement d’écoles sous une autorité régionale, ou une entente avec la commission scolaire du secteur l’autorisant à administrer l’école innue située sur le même territoire.

Modèles d’organisation régionale
En 2008, les chefs des communautés nord-côtières ont confié à l’Institut Tshakapesh le mandat de développer une structure régionale en éducation. Trois ans plus tard, trois modèles d’organisation régionale et de gouvernance sont proposés. Le modèle recommandé pour l’organisation régionale est celui de la prise en charge des ressources humaines et éducatives sous forme de fédération ou de partage des responsabilités entre les conseils des Innus et Tshakapesh.

Le modèle recommandé pour la gouvernance propose que l’un des représentants soit nommé par le conseil des Innus et que l’autre, soit nommé par les parents ayant au moins un enfant à l’école innue et ne faisant pas partie du personnel de l’organisation ou membre élu d’un conseil des Innus.

Consensus
Depuis 35 ans, des efforts sont faits pour développer des services et des programmes afin de sauvegarder la langue et la culture. D’autres efforts sont réalisés afin d’obtenir un système éducatif qui respecte les valeurs innues. Les chefs des conseils et les participants au Sommet ont convenu de placer les jeunes au cœur de toutes leurs décisions, d’imposer leur vision et leur position quant à la gestion des ressources et des programmes en éducation, de mettre en commun leurs forces et leurs ressources, de prioriser les programmes d’apprentissage de la langue innue et d’accentuer le soutien aux parents, aux enseignants et aux directions d’écoles.

Diffusion sur le web
Durant le Sommet, les membres de communautés ont pu suivre les travaux et les échanges grâce à la webdiffusion de l’événement sur le nouveau site Internet de Tshakapesh. En fin de compte, les chefs des conseils ont mandaté la direction de l’Institut Tshakapesh à la production d’un mémoire, présentant la position innue de la Côte-Nord et de la Basse-Côte-Nord contre le projet de loi sur l’éducation des Premières Nations.

Enfin, une dernière étape de consultation dans certaines communautés complètera la démarche. Celle-ci permettra de réaliser le projet de régionalisation, appelé «Ka Mamukakanit». Il vise à assurer aux générations actuelles et futures, de meilleures chances de réussites.

(Photo : courtoisie – Institut Tshakapesh)

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