Mine Arnaud : Plus de 400 citoyens participent à la séance d’information

Par Fanny Lévesque 12 juin 2013
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C’est plus de 400 citoyens de tous azimuts qui ont pris part à la première partie des travaux du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE), qui tenait une séance d’information sur le projet de mine d’apatite dans le canton Arnaud, mardi soir. Les préoccupations environnementales ont été sans surprise au cœur des échanges.

La population a eu le loisir de questionner Mine Arnaud sur les tenants et aboutissants du projet de mine à ciel ouvert, qui serait située à une dizaine de kilomètres du centre urbain de Sept-Îles. Les citoyens ont pris la parole après que le promoteur eut présenté les détails du projet. La période de questions s’est étirée jusqu’après minuit.

«Est-ce que la population peut s’assurer que Mine Arnaud respectera l’intégralité des recommandations du BAPE?, a questionné le vice-président de la Chambre de commerce de Sept-Îles, Marc Brouillette. Et puis, quels seront les engagements de Mine Arnaud par rapport aux comités de suivi qui seront mis en place?» Les réponses fournies par le promoteur à ce stade-ci du projet ont satisfait le vice-président qui a perçu une ouverture de Mine Arnaud.

«L’important c’est que Mine Arnaud a clairement dit que le milieu serait impliqué directement, il va falloir maintenant élaborer la mécanique du suivi du projet», a-t-il expliqué à la fin de la rencontre.

Dépassements de normes
La question des dépassements de normes, en matière de la qualité de l’air et de bruit, a aussi été soulevée par des citoyens. «Est-ce qu’il y aura des capteurs d’air installés?», a demandé le citoyen engagé, Réjean Porlier. «Quel sera l’impact des activités de Mine Arnaud sur l’air du canton?», a renchéri la porte-parole du comité de citoyens du secteur, Karine Bond.

À ce sujet, Mine Arnaud s’est fait clair : il n’y aura pas de dépassements des règles fixées par les ministères. «Notre objectif n’est pas seulement de rencontrer les normes, on veut plus que ça, être performant et proactif», a affirmé le directeur de projet, François Biron.

D’autres citoyens ont exprimé des craintes en lien avec l’absence de la réalisation d’une étude toxicologique et l’extraction de la magnétite titanifère, considérée pour l’heure comme un résidu. «Qui nous garantit que la mine d’apatite ne deviendra pas une mine de fer en cours de route?», a demandé Marc Brouillette.

Le chargé de projet du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Michel Duquette, a rappelé que le décret gouvernemental sera accordé ou non à Mine Arnaud, que pour l’exploitation d’une mine d’apatite.

Audiences publiques
Les audiences publiques sur le projet pourraient débuter après la période d’information, à la mi-août, à moins qu’elles soient reportées à l’automne, comme le demandent certains citoyens, pour favoriser une plus grande participation du public. Déjà, la Ville de Sept-Îles, Mine Arnaud et la coalition Québec meilleure mine ont demandé la tenue d’audiences.

Présent mardi soir, le conseiller régional de la FTQ-Construction, Bertrand Méthot a lui aussi indiqué que son organisation avait l’intention de déposer un mémoire sur le projet, au moment des audiences publiques. «Nous sommes en faveur du projet, seulement s’il répond à nos préoccupations en matière environnementale et d’acceptabilité sociale, a-t-il expliqué. C’est loin d’être un oui aveugle.»

Le projet de mine d’apatite se traduirait par des investissements de plus de 750 millions $ et la création de 330 emplois permanents. La construction de la mine, dont la durée de vie est de 23 ans, pourrait débuter dès 2014, si les autorisations gouvernementales sont émises. Mine Arnaud est une société détenue par Investissement Québec (61,7%) et la Norvégienne Yara International ASA (30,3%).

(Photo: Le Nord-Côtier)

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