Mine Arnaud : 5000 Septiliens demandent un référendum

Par Fanny Lévesque 23 avril 2013
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Devant une salle municipale remplie, le Regroupement pour la sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles, le Comité de défense de l’air et de l’eau, le comité de citoyens du Canton Arnaud et le citoyen engagé, Réjean Porlier, ont procédé au dépôt officiel de la pétition en faveur d’un référendum consultatif sur le projet de mine d’apatite de Mine Arnaud, lundi. Quelque 5000 Septiliens ont signé le document.

«On ne voit pas maintenant pourquoi la Ville dirait non à 5000 personnes qui lui demandent de tenir un référendum», s’est exprimé la porte-parole du Regroupement pour la sauvegarde de la grande Baie de Sept-Îles, Louise Gagnon, satisfaite de la réponse de la population. La pétition, qui a circulé du mois de novembre jusqu’à tout récemment, revendique l’organisation d’un référendum consultatif en vue du développement d’un important projet de mine d’apatite dans le canton Arnaud.

«C’est aux gens de décider s’ils sont favorables ou non à ce projet, parce qu’il aura des impacts.»

Mme Gagnon rappelle que la pétition vise la tenue d’une consultation à propos du projet. «C’est pour un référendum consultatif et non décisionnel. Des gens en faveur ont aussi signé la pétition, nuance-t-elle. Après les gouvernements et la municipalité prendront la décision, c’est une mesure d’acceptabilité sociale.»

Suggestions
Conscients des frais que peut entraîner l’organisation d’un référendum, les comités citoyens proposent que la consultation se tienne au même moment que les élections municipales de novembre 2013. «Ça peut être une idée», lance Mme Gagnon. L’important pour les regroupements, c’est que la population ait en main toute l’information nécessaire pour se prononcer. «C’est pour ça qu’on poursuit nos travaux, il manque encore des études.»

Louise Gagnon souligne également que la pétition sera remise devant le Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui doit se pencher sur le projet, si la municipalité n’accepte pas la demande. «Le BAPE peut recommander un référendum», souligne-t-elle. Le député de Manicouagan, Jonathan Genest-Jourdain et la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine ont déjà donné leur appui à la tenue d’un référendum. «Nous allons continuer de récolter des appuis et des signatures», a fait savoir Louise Gagnon.

Un geste sérieux
Le maire, qui a dit prendre connaissance du libellé de la pétition pour la première fois hier, a qualifié «de sérieux» le geste des groupes citoyens. «Nous n’avons pas eu le temps d’en discuter en conseil, mais je m’engage à ce que ce soit fait d’ici deux semaines, c’est un geste sérieux que vous avez fait, et nous voulons en faire de même», a signalé Serge Lévesque.

Manon Langlois

Manon Langlois

Pour un processus plus rapide
La présidente de la Chambre de commerce de Sept-Îles, Manon Langlois, a aussi profité de la séance municipale pour déposer une lettre signée par quelque 145 chefs d’entreprises qui souhaitent que le processus d’évaluation de la mine d’apatite par le Bureau des audiences publiques sur l’environnement soit enclenché le plus rapidement «pour enfin faire la lumière sur ce projet.»

Mme Langlois a précisé que leur démarche est aussi supportée par plusieurs travailleurs de Cliffs Mines Wabush, qui perdront leur emploi en juin avec la fermeture indéterminée de l’usine de bouletage.

Les enjeux soulevés par les regroupements citoyens à propos du projet Mine Arnaud sont entre autres sa proximité de la source d’eau potable de la Ville de Sept-Îles et l’absence de la réalisation d’une évaluation des risques toxicologiques pour la santé humaine.

Photos: Le Nord-Côtier

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