Forestville: Ushkuai et Bersaco acculées à la fermeture

Par Éditions Nordiques 12 avril 2013
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Les usines Ushkuai de Longue-Rive et Bersaco des Bergeronnes sont au bord du gouffre. Après avoir tenu à bout de bras ces deux usines pendant la crise forestière qui a sévi sur le Québec au cours des six dernières années, voilà qu’à l’aube de la reprise du secteur forestier, les actionnaires et dirigeants lancent un cri d’alarme. Si leur S.O.S. ne trouve pas d’oreilles attentives à Québec, les deux usines fermeront leurs portes en 2014, principalement en raison de la baisse continuelles des approvisionnements en provenance de la forêt publique et de la hausse phénoménale des coûts de la récolte.

À cœur ouvert, les présidents des deux entreprises, Martin Bouchard et Marc Gilbert s’apprêtent à jouer leurs dernières cartes. Après avoir rencontré les maires des Bergeronnes et de Longue-Rive, l’adjoint du député Marjolain Dufour, Yannick Charrette et les responsables régionaux du ministère des Ressources naturelles (MRN), ils espèrent rencontrer les hauts fonctionnaires du MRN à Québec sous peu, afin de leur présenter un plan de sauvetage. « Nous ne voulons pas d’argent, précise Martin Bouchard. Nous voulons des accommodements pour trouver enfin la rentabilité et sauver plus de cinquante emplois ».

Front commun
« Nos deux usines sont très complémentaires et nous allons de l’avant ensemble, avec une volonté commune de poursuivre notre objectif corporatif qui est de garder ces deux usines ouvertes », a mentionné Marc Gilbert, qui s’est dit extrêmement déçu et choqué d’assister à la déconfiture de ces deux usines essentielles à l’aménagement durable des forêts mixtes de la Côte-Nord.

« Nous avons investi 4 millions dans Bersaco et supporté des pertes de 2 millions. Nous sommes passés au travers de la crise et des nombreuses baisses de possibilités forestières sans broncher mais plutôt en collaborant, poursuit M. Gilbert. Et alors que nous étions sur le point de goûter aux profits avec la reprise, le nouveau régime forestier entré en vigueur le 1er avril dernier, change les règles du jeu et rend tout simplement inexploitable économiquement cette ressource qui nous fait vivre ».

Aménagement durable
Marc Gilbert et Martin Bouchard sont unanimes : si Québec ne renverse pas la vapeur, tout est fini pour l’usine de composantes de palettes des Bergeronnes, filiale de Boisaco et l’usine de sciage de feuillus longue-rivoise qui produit du bois de grade (qualité). « Si les gens du ministère ne changent pas la façon de faire et qu’ils n’adaptent pas leurs exigences en fonction des spécificités de la Côte-Nord, tout est fini pour les deux seules usines de feuillus de la Côte-Nord. La ressource va pourrir parce qu’on n’aura pas su trouver l’équilibre entre les volets économique, social et environnementaux qui composent la base de l’aménagement durable. Nous n’avons pas les moyens collectifs de laisser aller ça ».

PHOTO: Bersaco est la plus grosse usine de composantes de palettes au Québec. Elle fournit à elle seule, entre 20% et 25% du marché de la palette au Québec. Elle emploi 55 personnes qualifiées dans ce domaine. Reste à voir si Québec prendra tous ces éléments en considération face au plan de sauvetage.

Texte: Shirley Kennedey

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