Vigile (ou le Veilleur) L’humour grinçant à son meilleur

Par Éditions Nordiques 20 février 2013
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Les amateurs d’humour noir seront comblés en assistant à une de deux représentations de Vigile (ou le Veilleur), le 26 février à 20h au Centre des arts de Baie-Comeau et le 27 février à 20h à la Salle de spectacle Jean-Marc-Dion puisque ceci en est l’ingrédient principal. De plus, le public aura l’occasion de voir sur scène deux comédiens dont le talent est incontestable soit Éric Bernier et Andrée Lachapelle.

La comédienne Andrée Lachapelle fait partie du milieu artistique québécois depuis plus de 60 ans, ce qui représente tout un exploit. «C’est un métier assez extraordinaire. L’important n’est pas de commencer dans ce milieu, mais bien de durer. Il y a plusieurs acteurs qu’on ne revoit plus sans même savoir pourquoi», souligne celle qui s’est rattachée au théâtre tout au long de sa carrière. Un choix volontaire puisque cela lui permet de s’attarder davantage aux textes et aux personnages.

La télévision demeure, tout de même, un médium dans lequel la comédienne a su se construire une certaine notoriété. Plus récemment, le grand public a pu la remarquer dans la télésérie La Galère, écrite par Renée-Claude Brazeau, puisqu’elle y interprétait le rôle de Mme Baer. Même si on la voyait peu à l’écran, c’était tout de même un personnage central de cette série puisque c’est grâce à elle que les filles habitent un château. «L’auteure voulait depuis un bon moment aborder le sujet du suicide assisté, précise-t-elle. Même si Mme Baer n’était pas malade, elle était très triste de la perte de son fils qu’elle avait pourtant à ses côtés.»

Aborder la mort avec humour
Tout au long de son parcours, Andrée Lachapelle a eu à jouer la mort à de maintes reprises. Selon elle, ceci l’aide également à se préparer à sa propre mort qu’elle n’espère pas de sitôt. La pièce Vigile (ou le Veilleur) n’y fait pas exception puisqu’elle interprète le rôle d’une vieille femme alitée et silencieuse dont le neveu, un banquier terne et sans envergure joué par Éric Bernier, attend le décès. «Cette pièce raconte la rencontre de deux solitudes. Pour Éric, c’est là tout un défi de comédien, car il entretient un très long monologue avec mon personnage qui parle très peu, avance-t-elle. Au début, elle avait très peu envie de l’entendre, mais une certaine empathie finit par se créer entre eux.»

Les deux comédiens n’en sont pas à leur première collaboration puisqu’ils ont déjà fait ensemble la tournée d’Incendies de Wajdi Mouawad. Selon Andrée Lachapelle, Éric Bernier est un merveilleux fantaisiste sachant tout faire. Elle ajoute même avoir un immense plaisir à le côtoyer en tournée, car il est adorable. De plus, ils sont très complices et se racontent beaucoup en tournée. Cela n’a rien de surprenant puisque la comédienne doit sûrement avoir beaucoup d’anecdotes dans son chapeau.

Dans Vigile (ou le Veilleur), on retrouve un type d’humour qui plait grandement à Andrée Lachapelle. «J’aime bien l’humour noir. Je suis fan de l’humour britannique. J’en consomme beaucoup. J’aime ce genre d’humour très cinglant. Je me plais à dire que j’ai un très bon sens de l’humour. J’aime bien rire, même dans le malheur», avoue celle qui, malgré son âge avancé, semble être choyée par une génétique favorable. «Je ne fais pas d’exercice physique. Pour moi, le théâtre en est un. Ça me demande d’être constamment énergique et ça maintient mon cerveau actif. Je suis en santé et je touche du bois.»

Pour Vigile (ou le Veilleur), la comédienne Andrée Lachapelle a accepté de prendre la relève d’une amie, Kim Yaroshevskaya, en tournée. Un pur plaisir puisque cela lui permet de partager la scène avec Éric Bernier, un comédien avec lequel elle est très complice. (Photo : François Laplante-Delagrave)