Les prises de position sur Mine Arnaud se multiplient

Par Éditions Nordiques 5 décembre 2012
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Les différents acteurs politiques, sociaux et économiques de Sept-Îles prennent tour à tour position sur le projet d’implantation de la mine d’apatite à ciel ouvert de Mine Arnaud. Certains groupes y voient des avantages en matière de création d’emploi alors que d’autres s’inquiètent de l’acceptabilité sociale et des conséquences environnementales.

Après la Chambre de commerce de Sept-Îles, le comité des PME et Développement économique Sept-Îles, c’est au tour du Syndicat des Métallos de se prononcer en faveur du projet de la mine d’apatite à Sept-Îles. Le syndicat insiste sur l’importance de développer des projets économiques diversifiés. «Il faut saisir les occasions de diversifier l’économie. Le projet mine Arnaud, c’est plus de 300 bons emplois pour des gens d’ici», a estimé le coordonnateur régional des Métallos pour la Côte-Nord, Alain Croteau.

Le syndicat cite en exemple l’arrêt, le 19 novembre, de la phase II du projet de Cliffs Natural Resources à sa mine du lac Bloom, près de Fermont, pour illustrer la fragilité du marché mondial et de l’importance d’une activité économique viable pour Sept-Îles et la Côte-Nord.

«Chez les Métallos, on se rappelle bien de la crise du début des années 80, quand la population de Sept-Îles avait diminué de moitié en même temps que le prix du fer. La région prospère grâce au fer et depuis la construction d’Alouette, grâce à l’aluminium. C’est notre force comme région, mais c’est aussi notre faiblesse, si ces produits venaient à perdre de la valeur. Ne manquons pas une occasion de s’appuyer sur d’autres secteurs économiques», a souligné Alain Croteau.

Bien qu’il prenne position en faveur du projet Mine Arnaud, le Syndicat des Métallos se sent tout de même concerné par les questions environnementales. Sur ces aspects, il s’en remet au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). «Il existe dans notre société des instances indépendantes comme le BAPE pour examiner les tenants et aboutissants d’un projet. Faisons confiance à ces institutions plutôt que rejeter d’un bloc ce qui peut mettre du pain et du beurre sur la table des familles de Sept-Îles», a conclu le coordonnateur.

Le député demande l’écoute de la population
De son côté, le député fédéral néo-démocrate Jonathan Genest Jourdain, devant l’inquiétude des citoyens, demande une consultation publique en bonne et due forme. Il émet également des réserves concernant les impacts environnementaux de la mine à ciel ouvert. «Le lac des Rapides, source d’eau potable de la ville de Sept-Îles, s’acidifie. Situé à moins de trois kilomètres de la fosse, il risque maintenant d’être contaminé par les poussières résultant des opérations minières et de dynamitage», a-t-il déclaré.

Le député s’inquiète également des conséquences du projet sur la qualité de l’air dans la zone de la grande baie de Sept-Îles, «Sachant que la région affiche un taux de cancer du poumon supérieur à la moyenne provinciale et que les rejets particulaires de la grande industrie, déjà installée dans la baie, font sourciller la communauté scientifique, la prudence est de mise», a-t-il estimé.

Pour conclure, M. Genest-Jourdain pense que c’est la population qui devrait choisir si elle veut de Mine Arnaud. «Avant de créer un précédent à l’échelle régionale, les citoyens doivent se prononcer. La décision leur revient de choisir s’ils veulent ou nom d’une mine à ciel ouvert dans leur milieu de vie», a-t-il conclu.