Blocus de la route 138 : Les Innus font de nouveau entendre leur voix

Par Éditions Nordiques 23 octobre 2012
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Dans la soirée de dimanche, des citoyens des Premières nations ont recommencé à bloquer la route 138 à la hauteur de Maliotenam. Le blocus a été vivement critiqué par les autorités et la population. Le barrage a été démantelé vers 11 h le lendemain et s’est soldé par deux arrestations.

Pour la deuxième fois en l’espace de quinze jours, les innus d’Ushat Mak Mani-Utenam (ITUM) ont manifesté sur la route 138 pour notamment faire valoir leur mécontentement à l’égard du Plan Nord. Lors du dernier barrage, ils ont bloqué le passage des poids lourds se dirigeant vers le chantier de la Romaine et vers Havre-St-Pierre. Selon Transports Québec, la circulation s’effectuait sans difficulté à partir de 8 h 55.

Suite d’un premier blocus
À la suite du premier blocus, les 14 et 15 octobre, une rencontre spéciale a eu lieu avec le conseil de bande d’ITUM et les manifestants. Les militants expliquent dans un communiqué qu’ils ont demandé un déclenchement d’élections générales et la confirmation par les élus de l’arrêt de toutes signatures d’ententes minières, et ce, par voie d’une résolution conforme.

À la suite de cette réunion, ITUM aurait émis une résolution non conforme. Les manifestants ont donc repris leur barrage routier pour faire valoir leur insatisfaction. Ils estiment qu’ITUM a manqué à ses obligations en signant les ententes minières sans le consentement de la population. Ils s’inquiètent d’ententes à venir avec Mine Arnaud et Hydro-Québec.

De leur côté, les représentants d’ITUM n’ont pas retourné nos demandes d’entrevues. Les manifestants n’ont pas non plus donné davantage de précisions sur leurs revendications.
Des actes vivement contestés

La députée de Duplessis Lorraine Richard a condamné le moyen de pression utilisé par les contestataires. «C’est une situation inacceptable, je dénonce pour quelque motif que ce soit le blocage de la route 138, qui prend en otage toute une population, s’est-elle insurgée. Est-ce que chaque fois qu’un petit groupe est en désaccord, ils vont bloquer la route ?». La députée explique avoir à demander à la Sûreté du Québec (SQ) d’intervenir le plus rapidement possible. «Je veux envoyer un message clair, cette situation est inacceptable ». a-t-elle conclu

La Chambre de commerce de Sept-Îles a également critiqué le blocus de la route 138. Au travers d’un communiqué, les représentants ont estimé que si les Innus n’étaient pas satisfaits des négociations de leur conseil de bande avec différents intervenants, la solution à leur problème était de négocier avec leurs élus et non de se venger sur la population en général.

En ce qui concerne le blocus du 14 et 15 octobre, le conseil de bande d’ITUM, sans prendre partie pour les manifestants, avait déclaré ne pas être surpris de l’action des membres de la communauté, en raison selon eux de la violation de leurs droits par les gouvernements et la destruction de leur territoire traditionnel par Hydro-Québec, les compagnies minières et forestières.

Deux arrestations
La sergente chargée de l’information à la Sûreté du Québec Côte-Nord, Nathalie Girard, a rapporté qu’une vingtaine de policiers étaient intervenus en fin de matinée lundi pour faire cesser le blocus. «L’intervention s’est déroulée dans le calme, deux personnes un homme et une femme ont été arrêtées et devrait comparaitre le jour même» a-t-elle expliqué. En fin de journée, plusieurs voitures de police étaient toujours présentes sur les lieux pour veiller à la bonne circulation des véhicules.

Photo : Optik 360