Blocage de la route 138 à l’est de Sept-Îles : La contestation de quelques citoyens innus soulève la controverse
Dans la nuit de dimanche à lundi, un groupe restreint d’une vingtaine de personnes a choisi la voie du blocus routier pour faire entendre leurs revendications en stoppant la circulation sur la route 138, à la hauteur du Boulevard des Forges. Un geste fort contesté puisque cette dernière est la seule voie d’accès vers les municipalités à l’est de Sept-Îles. De plus, les motifs invoqués par les manifestants divergent et auraient un lien avec la protection des terres ancestrales.
Ce geste de quelques individus est loin de faire l’unanimité. «Je trouve inacceptable qu’une poignée d’individus prennent en otage toute une population pour des motifs très obscurs. Je demande à ce qu’on intervienne rapidement dans ce dossier. La route 138 est notre seule voie d’accès et on ne doit pas tolérer un tel geste», affirme la députée de Duplessis, Lorraine Richard.
Une position qui est également celle adoptée par la Chambre de commerce de Sept-Îles. «La population est tenue en otage par une poignée d’environ 20 personnes qui ont décidé de fermer le seul lien d’accès de Sept-Îles vers l’est, empêchant ainsi une centaine de personnes de se rendre au travail. Les entreprises de Sept-Îles ont suffisamment de problèmes pour trouver de la main-d’œuvre sans avoir un problème de plus à régler avec les employés qui ne peuvent entrer au travail dû à une fermeture de la route», ajoute le président de l’organisme, Marc Dallaire.
Le point de vue des manifestants
L’argumentaire avancé par les manifestants concerne principalement la protection des terres ancestrales. «Le conseil de bande prend des décisions sans consulter la population. Nous voulons que nos terres ancestrales soient reconnues et nous disons non au Plan Nord», soulève un des responsables de ce blocage routier, Johnny Régis. Dans leur revendication, ils peuvent compter sur l’appui de l’organisme Sept-Îles sans uranium, qui a accepté d’endosser ce barrage routier puisque la notion d’acceptabilité sociale y est à l’avant-plan.
«Nous demandons un développement nordique sans uranium. Nous voulons un moratoire immédiat sur le sujet», souligne le porte-parole de Sept-Îles sans uranium, Marc Fafard. L’action de ces contestataires avait débuté samedi en après-midi, avec un ralentissement de la circulation dans ce secteur afin de remettre un dépliant aux automobilistes. Ce dernier a pour titre «Le droit du premier occupant» et démontre clairement leur insatisfaction envers les décisions prises par le conseil de bande de Uashat Mak Mani-Utenam.
Photo : Une vingtaine de contestataires ont effectué un blocage routier sur la 138 à la hauteur du Boulevard des Forges dès minuit 30 lundi. (Photo : Le Nord-Côtier)
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