Prolongement de la 138 : Le député remet en question le financement

Par Éditions Nordiques 10 octobre 2012
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Le député fédéral de Manicouagan, Jonathan Genest Jourdain, émet des doutes sur la gestion du projet de prolongement de la route 138. Il a pris contact avec des autorités du domaine financier, légal et politique afin que tout soit mis au clair dans ce dossier. Sa prise d’initiative a notamment déplu à la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Côte-Nord.

Le député néo-démocrate explique qu’au cours de visites auprès des citoyens de sa circonscription concernés par le prolongement de la route 138, différentes personnes ont porté à son attention des failles dans la gestion du projet et dans l’accès à l’information, mais aussi des cas d’ingérence de la part de société industrielle.

«Après une analyse du peu de documents que j’ai pu récolter, il y a des doutes sur certaines activités. Je travaille pour le prolongement de la route 138, pour que le projet fonctionne. Il faut lever le voile et dissiper les doutes. Présentement, il y des doutes suffisamment présents pour qu’on puisse se poser des questions et qu’on exige des comptes», a déclaré M. Genest-Jourdain.

Jonathan Genest Jourdain précise également avoir eu plusieurs discussions avec le chef de Natashquan, Rodrigue Wapistan, qui a récemment opéré un blocus du chantier chargé de la construction du pont sur la grande rivière Natashquan. Selon M. Genest Jourdain, le chef Wapistan n’aurait notamment jamais pu avoir accès aux documents comptables de Natashquan. Suite à tous ces faits qui lui ont été rapportés, le député fédéral a décidé d’agir.

«Je suis allé voir la GRC. J’ai considéré qu’il était de mon devoir de transmettre ces documents-là aux autorités compétentes, ainsi qu’à des critiques du NPD en matière de justice et de transport», a-t-il fait savoir.

La CRÉ réagit
La Conférence régionale des élus de la Côte-Nord a déploré la sortie de M. Genest-Jourdain. Le président de l’organisme, Julien Boudreau, déclare être surpris de l’attitude du député qui se place comme «juge et accusateur sur la place publique». La CRÉ estime qu’en sa qualité de député fédéral, M. Genest-Jourdain devrait davantage adopter une attitude facilitatrice pour faire avancer le dossier et ainsi permettre le désenclavement de la population en Basse-Côte-Nord.

«À ma connaissance, le fait que les gens travaillent pour des firmes d’avocats, contribuent à des partis politiques au Québec ou soient candidats lors d’élections n’est pas un motif raisonnable pour attaquer leurs intégrités sur la place publique. Et un dossier n’avançant pas aussi rapidement que souhaité n’est pas nécessairement un indice de mauvaise gestion de fonds ou pire de détournement, comme le laisse croire M. Genest-Jourdain en demandant une enquête policière», a déclaré M. Boudreau.

Au cours d’une entrevue, le député à tenu à se justifier auprès de la CRÉ. «Je ne joue pas le rôle de juge ou d’accusateur, j’indique simplement la teneur des appréhensions qui a été porté à mon intention et venant alimenter un doute fort louable et justifié dans les circonstances», a-t-il fait savoir.

De plus, depuis sa sortie publique sur ses allégations concernant les contrats de prolongement de la route 138, le député fédéral dit recevoir des appels anonymes de menaces. Sur ce point, il fait savoir qu’il n’a pas l’intention de se laisser impressionner.

Photo (Archives – Le Nord-Côtier).