La Cour supérieure prolonge l’injonction contre les Innus

Par Fanny Lévesque 20 mars 2012
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La Cour supérieure maintient l’interdiction aux Innus de Uashat mak Mani-Utenam, visés par l’injonction émise par Hydro-Québec dans la foulée du barrage routier vers le complexe hydroélectrique de La Romaine il y a dix jours, de bloquer ou nuire au bon déroulement des travaux sur le chantier. Le 9 mars, la Cour avait accepté d’émettre une injonction provisoire pour éviter un «préjudice irréparable» à la Société d’État.

Dans son jugement, le juge Serge Francoeur a souligné qu’Hydro-Québec avait en main toutes les autorisations requises pour effectuer les travaux présentement en cours sur le chantier de la Romaine. Tout comme son homologue qui avait émis l’injonction provisoire, le magistrat a également pris en compte «le poids respectif des inconvénients et le préjudice irréparable que pourrait subir Hydro-Québec» si la route devait de nouveau être fermée à la circulation des véhicules à destination du chantier.

Pour ces raisons, la Cour supérieure a émis une ordonnance de sauvegarde valable jusqu’au jugement sur l’injonction interlocutoire, dont la suite des procédures sera fixée le 14 mai 2012. Du même souffle, le magistrat interdit aux Innus de bloquer ou nuire à la circulation et d’intimider ou menacer la Société d’État. Le cas échéant, la Cour autorise Hydro-Québec à déplacer toute structure ou entrave qui pourrait restreindre l’accès au chantier.

Campement
Pour continuer de manifester contre l’absence de la reconnaissance du droit des Innus par Québec, des membres de la communauté ont érigé un campement le long de la 138. Comme l’indiquait le chef de la bande plus tôt cette semaine lors d’une manifestation pacifique, il n’est pas question de bloquer de nouveau la route, mais plutôt de se faire entendre auprès des instances gouvernementales.

La semaine dernière, une cinquantaine d’Innus, dont les membres du conseil Innu Takuaikan Uashat mak Mani-Utenam, ont manifesté sur le site du barrage routier, qui a été démantelé le 9 mars. Le conseil revendique la reconnaissance du droit des Innus par Québec. «Le Plan Nord ne se fera pas sans notre consentement, nous voulons un Plan Innu pour établir nos droits et protéger nos terres», a fait savoir le vice-chef, Mike McKenzie.

Québec a déjà proposé un processus de discussion plus rapide avec la bande en vue d’en venir à une entente d’ici le 30 juin 2012.

Pour continuer de manifester contre l’absence de la reconnaissance du droit des Innus, des membres de la communauté ont érigé un campement le long de la 138.

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