Mine Arnaud : Les élus et des citoyens pour un «temps de recul»

Par Fanny Lévesque 25 mars 2014
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Le climat tendu des dernières semaines aux séances publiques du conseil de ville a laissé place à un moment pour le moins inusité hier. Déplorant les tensions sociales découlant de la division entourant le projet d’exploitation d’une mine d’apatite à Sept-Îles, une citoyenne a demandé aux gens présents de se lever et de serrer la main à des concitoyens qu’ils connaissaient moins.

«J’aimerais lancer un premier symbole ce soir, c’est vrai que le climat est difficile à vivre pour tout le monde», a exprimé Johanne Roussy avant d’énoncer sa demande. Rapidement, les gens d’affaires, des citoyens en défaveur du projet minier, des conseillers et le maire se sont serré la pince, échangeant aussi quelques paroles amicales, ce qui a permis de faire baisser la tension d’un cran.

Un entrepreneur, Marc Pelletier, a aussi lancé un appel au calme, «une sorte de trêve» en rappelant que la balle est maintenant dans le camp de Mine Arnaud et du gouvernement. «On peut peut-être mettre nos énergies dans d’autres dossiers pour l’instant, qu’on parle de la claque rose, du salon du livre ou d’un lien ferroviaire avec le nord, du gaz naturel», a-t-il dit. «Je pense que si on s’assoit tous ensemble et qu’on met autant d’énergie dans ces projets-là qu’on le fait pour Mine Arnaud, on va déplacer des montagnes.»

Avant l’ouverture de la période de questions, le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, a en avait d’ailleurs appelé à un «temps de repos dans le débat» de la mine d’apatite. Néanmoins, la totalité des questions des citoyens a porté sur le projet minier, laissant place encore une fois à des échanges musclés et émotifs.

Une pause difficile
La porte-parole du comité de citoyens du canton Arnaud, Karine Bond, a pour sa part soutenu avec beaucoup d’émotion qu’il serait difficile pour les gens du canton de prendre «une pause» affirmant que le promoteur «continuait de mettre de la pression» pour s’entendre avec les résidents vivant à proximité du site minier projeté.

Louise Gagnon du Regroupement pour la sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles a aussi expliqué que «ce n’était pas le moment de prendre un temps de recul» étant donné que le promoteur poursuit ses travaux avec les ministères concernés. Ces deux regroupements en plus du Comité de défense de l’air et l’eau ont d’ailleurs adressé une demande de rencontre avec le conseil municipal.

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