L’histoire du petit génie qui n’allait pas à l’école

Par Karine Lachance 9:05 AM - 28 mars 2019
Temps de lecture :

Adam Noël montre fièrement son vélo électrique. Le jeune âgé de 10 ans apprend l’école de la vie à la maison.

Au premier kiosque devant la porte d’entrée de la finale régionale d’Expo-Sciences se trouve un jeune homme avec les pommettes toutes rouges qui présente son invention aux personnes attroupées devant lui. Il leur explique comment il a réussi à faire un vélo électrique avec seulement 300$ de budget. Voici le portrait d’un petit génie dont vous entendrez certainement parler dans les prochaines années, mais ce ne sera certainement pas dû à des méritas scolaires.

Adam Noël n’a que 10 ans. Il ne peut pas gagner la finale régionale cette année, car il est trop jeune. C’est en travaillant sur ses projets dans le garage de la maison familiale qui il a entendu à la radio que l’Expo-Sciences se déroulait à Sept-Îles cette année. Il a discuté avec sa mère de son désir d’y participer et ils ont fait les démarches nécessaires pour qu’il puisse y être, à titre d’invité.

Adam serait supposé être en cinquième année dans une école primaire de Sept-Îles, mais ce n’est pas le cas.

Depuis le mois de septembre, il étudie de la maison, avec l’aide de sa mère. Ses matins, il les passe à travailler sur ses projets personnels dans le garage. Les après-midi sont consacrés à des cours de mathématiques, d’anglais ou de français. Ce sont les trois seules matières qu’Adam apprend à la maison. Le reste de ses apprentissages se passe à travers les activités quotidiennes et ses projets personnels.

Au Québec, on estime que c’est environ 2 000 jeunes qui suivent l’école à la maison. Cette philosophie d’éducation, aussi appelée «unschooling», est basée sur l’apprentissage libre de la vie, par des expériences naturelles et le jeu sur toutes ses formes. La loi sur l’institution publique stipule «qu’il n’est pas obligatoire de fréquenter l’école pour l’enfant qui reçoit à la maison un enseignement et y vit une expérience éducative qui, d’après une évaluation faite par la commission scolaire ou à sa demande, sont équivalents à ce qui est dispensé ou vécu à l’école.»

La maman d’Adam est très claire à ce sujet, elle n’a rien contre l’école publique et les services qui y sont offerts, c’est simplement que son garçon a des besoins spécifiques et elle voulait qu’il puisse s’épanouir à son rythme et selon sa personnalité qui lui est propre.

L’école du garage…

Tous les matins, Adam se rend dans le garage afin de travailler sur ses divers projets personnels. Dernièrement, il s’est construit une petite maison dans la cour familiale, mais étant donné que c’était l’hiver et qu’il faisait froid, il se devait de trouver une solution pour la chauffer.

«Étant donné que Hydro-Québec ça coûte des sous, j’ai décidé d’être complètement indépendant, de me faire mon propre système de chauffage. Je me suis acheté des panneaux solaires avec mes économies et je me suis créé mon système de chauffage solaire.»

La maman d’Adam nous explique que son garçon apprend énormément de choses en amont à ses projets personnels. Il fait son propre budget, coordonne ses travaux et son horaire, en plus de travailler la science, l’électricité et bien d’autres matières.

«Il touche à tout. Sans s’en rendre compte, il apprend énormément de choses simplement en faisant ce qui le passionne.»

Pour ce qui est de son vélo électrique présenté à l’Expo-Sciences, Adam est très fier de dire qu’il est économique, mais surtout qu’il est écologique, puisqu’il fonctionne à l’électricité. Il passera la prochaine année à peaufiner son invention et sera de retour l’an prochain à la finale régionale pour partager le fruit de son travail.

Et le volet social lui ?

Adam est inscrit dans un club de karaté où il se rend deux fois par semaine pour des entraînements. Il est rendu ceinture orange depuis peu et apprécie énormément ce sport. Il partira d’ailleurs en compétition au début du mois d’avril. Il a une meilleure amie qu’il voit à l’occasion, sinon il aime passer du temps avec ses parents et son grand-père.

«J’aime vraiment ça l’école à la maison, c’est moi qui décide de mon horaire et j’ai plus de temps pour travailler sur mes affaires et avancer mes projets», conclut le petit génie.

Partager cet article