L’alcool, toujours aussi populaire

Par Karine Lachance 9:48 AM - 25 juillet 2019
Temps de lecture :

Le Rond-Point est un organisme qui veille également à la santé sexuelle dans Duplessis. Le directeur Jean-François Albert a hâte de débuter les travaux de rénovation des locaux, qui devraient se faire dans les prochains mois.

Jean-François Albert est le directeur du Centre d’intervention Le Rond-Point depuis dix ans. Il constate que l’alcool est une substance qui est bien vue en société, parfois valorisée, alors qu’elle peut apporter son lot de problèmes à certaines personnes qui en abusent.

L’alcool fait partie du décor québécois depuis très longtemps. C’est une substance légale, disponible partout et appréciée pour ses effets, son côté social et rassembleur. Pourtant, certaines personnes sont incapables de garder le contrôle sur leur consommation et doivent faire face à un choix difficile.

Que ce soit au restaurant, dans les bars ou dans les soirées de bureau, l’alcool est omniprésent et est souvent le premier élément qui est offert aux gens.

«L’alcool est partout et c’est légal. Socialement c’est très acceptable, à un point tel que parfois on le valorise», fait état M. Albert.

Il mentionne que les gens qui ont le désir d’arrêter de boire font face à des choix déchirants, surtout en ce qui a trait aux amis et aux activités sociales.

«Souvent, les gens voient l’arrêt de consommation comme quelque chose de négatif, parce qu’ils savent qu’ils auront des choix et des changements difficiles à faire», raconte le directeur du Rond-Point.

Les habitudes de consommation

Selon la dernière enquête sur les habitudes de consommation des Québécois publiée en 2017 par Éduc’Alcool, seulement 8% des répondants boiraient pour oublier leurs problèmes, alors que 26% avouent boire quelques consommations pour se dégêner en public.

En 2015, les Nord-Côtiers avaient reçu le titre peu enviable de champions de la consommation excessive.

En 2017, ils ont perdu leur première place, mais ne sont pas très loin derrière. Des améliorations sont encore souhaitables à plusieurs niveaux. Entre autres, la fréquence de la consommation des Nord-Côtiers est au-dessus de la moyenne provinciale, ainsi que le nombre de fois qu’ils ont bu avec excès.

Heureusement, ce n’est pas l’ensemble de la population qui entretient une relation malsaine avec l’alcool. La majorité considère consommer pour de bonnes raisons, telle que pour célébrer une bonne nouvelle ou pour une soirée entre amis.

La jeunesse et la problématique

Jean-François Albert mentionne que la société est davantage individualiste qu’autrefois.

Les jeunes se tournent vers les médias sociaux pour échanger et trouver de l’aide, au lieu de se présenter en personne.

Le Rond-Point a adapté ses interventions à cette réalité.

Les travailleurs de rue interviennent sur Snapchat, Instagram, Messenger et Facebook.

Une approche adaptée

La réduction des méfaits est une approche d’intervention qui tend à atténuer les répercussions négatives associées à une dépendance aux drogues, à l’alcool et à toute autre substance qui pourrait être dommageable pour un individu. Elle est moins drastique que l’arrêt complet et vise à l’amélioration relative et graduelle de la qualité de vie d’une personne dépendante.

Le Centre d’intervention le Rond-Point croit à cette approche et offre des services gratuits et confidentiels à toute personne qui vit des conséquences reliées à sa consommation. L’organisme offre des suivis individualisés, des activités de groupe, des ateliers et fait également de la prévention.

Partager cet article