La CSN Côte-Nord réagit à l’augmentation des classes de maternelle 4 ans

Par Karine Lachance 1:50 PM - 11 juin 2019
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Les délégués des centres de la petite enfance réagissent aux intentions du gouvernement d’augmenter les classes de maternelle 4 ans.

La CSN Côte-Nord dénonce l’augmentation des classes de maternelle pour les enfants de 4 ans, pour des raisons de qualité des services offerts, de vitalité des villages et des coûts qui y sont reliés.

Les personnes déléguées qui étaient présentes lundi au point de presse du syndicat ont fait ressortir plusieurs points qui les inquiètent dans le transfert des enfants dans les écoles dès l’âge de 4 ans. Ils ont également fait ressortir les coûts engendrés, tel que le transport par autobus, les collations, les dîners et le service de garde. Ils se questionnent aussi à savoir si les parents ont des solutions de rechange pour les vacances estivales.

«Les terrains de jeux ne sont pas prêts à accueillir les enfants avant la maternelle, j’espère que les parents en sont conscients et qu’ils ont des solutions de rechange», soutient Laurie Cormier, directrice du Centre de la petite enfance (CPE) Sous le bon toit.

Les délégués s’interrogent également quant à la survie de leurs services en CPE et en milieu familial dans certaines municipalités de la région.

«Dans un village nord-côtier, l’arrivée de la maternelle 4 ans pourrait aussi faire fermer un des services de garde en milieu familial en place et ainsi laisser en plan des enfants de moins de 4 ans», souligne Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord de la CSN.

Une formation spécialisée et individualisée

Les éducateurs à l’enfance soutiennent qu’ils sont les spécialistes du développement de l’enfant chez les 0-5 ans. Leur méthode se base sur l’apprentissage des acquis par le jeu, chose qu’ils ont apprise sur les bancs de l’école.

« On passe trois années complètes à l’étudier, alors que les enseignants passent seulement quelques heures» partage Stéphanie Tanguay, éducatrice en CPE et présidente du syndicat des travailleurs en CPE de Sept-Îles.

Laurie Cormier mentionne pour sa part que les services offerts dans ses installations conviennent davantage aux enfants de quatre ans. Le suivi se fait quotidiennement avec les parents et ce, le matin et le soir. Des comptes rendus sur les activités et le développement sont également faits à tous les jours, via un portail. De plus, les groupes sont d’environ 10 enfants, comparativement à 17 dans les écoles.

Les représentants parlent également de leurs services qui sont reconnus pour être individualisés et respectueux du développement de chaque enfant. Ils mentionnent avoir des services de dépistage adéquats et efficaces pour aider les enfants ayant des problématiques diverses.

Un nouveau service peu populaire

La CSN se demande pourquoi le gouvernement n’a pas investi dans leurs services déjà en place, au lieu de se tourner vers les classes de maternelle pour les 4 ans.

«Tout l’argent qui est injecté dans ce nouveau service, on aurait pu le mettre dans le réseau de services de garde éducatifs, d’améliorer les subventions aussi pour accueillir d’autres enfants», soutient Steve Heppell, vice-président régional de la FSSS-CSN Côte-Nord.

Du côté de Baie-Comeau et de la Haute Côte-Nord, le maximum de 17 enfants par classe n’est pas atteint.

«On se demande si c’est vraiment ce que les parents voulaient. On peut avoir un nombre d’inscriptions qui passe de 6 à un maximum de 13 par classe», relate Julie Pellerin, présidente du syndicat des CPE de la Manicouagan.

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