ITSS et VIH: des élèves sensibilisés en matière de santé sexuelle

Par Éditions Nordiques 23 octobre 2017
Temps de lecture :

La travailleuse sociale de l’école Manikanetish, Véronique Boudreau est accompagnée de l’infirmière en santé scolaire du Centre de santé et de services sociaux Uauitshitun, Patsy Roussel et du conférencier, François Blais.

 À l’invitation de l’infirmière en santé scolaire du Centre de santé et de services sociaux Uauitshitun, Patsy Roussel, le conférencier François Blais a pu interagir avec les 200 élèves de l’école Manikanetish, le 19 octobre. Ce fut une occasion en or de faire tomber certains préjugés qui subsistent à l’égard des personnes séropositives. 

Loin d’en être à sa première visite dans cette école, François Blais constitue un solide coup de cœur pour l’infirmière en santé scolaire de l’établissement. «Il a un contact facile avec les jeunes. Il connaît bien son sujet. Avec lui, tout est simple», avance Mme Roussel. «Sa dernière visite remonte à il y a 7 ans. Je crois que ça fait du bien aux jeunes de voir de nouveaux visages. Comme il est séropositif, ça représente pour eux du concret.»

Elle considère qu’on aborde très peu la notion de santé sexuelle en milieu scolaire. L’infirmière déplore la situation et tente d’y remédier notamment par la venue du conférencier. «On fait surtout des interventions en matière d’agression à caractère sexuel. Pourtant, la clientèle de 14 à 25 ans est la plus touchée par les ITSS (infections transmises sexuellement et par le sang), selon de récentes études. On gagne beaucoup à agir en prévention et à bien informer les jeunes», lance Mme Roussel.

Puisque le VIH/Sida est une maladie à divulgation non obligatoire, Mme Roussel n’est pas en mesure de confirmer s’il s’agit d’une problématique de santé importante dans la communauté autochtone. Elle s’inquiète cependant du fait que les jeunes ont de multiples partenaires. «Il y a une forme de pensée magique à laquelle il faut s’attaquer. Elle n’a pas sa raison d’être. Il faut leur enlever l’idée que ça n’arrive qu’aux autres, insiste-t-elle. Ils doivent comprendre l’importance de se protéger. On ne peut qu’en sortir gagnant.»

Une approche ludique

Lui-même séropositif, le conférencier François Blais a créé Ruban en route, il y a 13 ans, à la suite d’une injustice dont il a été victime plusieurs années auparavant. «Je travaillais dans le domaine médical. Quand mon employeur a appris que j’étais séropositif, il m’a congédié et je me suis retrouvé à la rue. Même s’il y a beaucoup d’avancées, j’ai l’impression qu’on banalise cette situation, constate-t-il. Le message ne passe pas toujours et je m’explique difficilement pourquoi.»

Cette mission sociale qu’il s’est donné, par le biais de l’organisme à but non lucratif,  lui a permis de se promener dans plusieurs pays. Lors de chacune de ses interventions, il utilise le jeu pour transmettre des connaissances en matière de santé sexuelle. «C’est un modèle d’enseignement efficace. Ce sont des notions sérieuses que je transmets sous  le couvert de l’humour», souligne-t-il.

Ruban en route est un organisme à but non lucratif qui a pour mission de développer et de coordonner des activités d’éducation à la sexualité et de prévention du VIH/SIDA et des ITSS. Son rôle consiste à sensibiliser la communauté et les différents intervenants concernés par ces problématiques, et à initier ou consolider des partenariats. Ces programmes d’intervention qualifiés de novateurs  favorisent chez les gens la prise en charge de leur santé. Pour plus d’informations www.rubanenroute.com.

 

 

Partager cet article