Ekuanitshit : sur les traces du mode de vie ancestral

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Pour mener des fouilles archéologiques dans le même secteur l’automne dernier, Jean-Christophe Ouellet avait pu compter sur l’aide de membres de la communauté autochtone d’Ekuanitshit.

L’équipe du Programme de Recherches Archéologiques d’Ekuanitshit entreprend des fouilles sur certaines îles de l’Archipel-de-Mingan, afin de retracer la présence d’artéfacts témoignant d’une occupation ancestrale des lieux.

Les archéologues et anthropologues du Programme de Recherche archéologique d’Ekuanitshit profitent actuellement des températures clémentes de l’été, afin de réaliser plusieurs fouilles sur différentes îles de l’Archipel-de-Mingan. Ayant terminé ses recherches sur le site paléohistorique 62G de l’île Nue de Mingan, l’équipe se déplacera maintenant du côté de l’île du Havre, ainsi que sur l’île à Bouleaux de Terre.

«Il reste actuellement trois semaines au projet. Même si on n’a pas épuisé le potentiel de l’île Nue, on reste satisfait parce qu’on a une bonne idée de ce qui se passait sur ce site-là», affirme l’anthropologue et archéologue en chef, Jean-Christophe Ouellet.

Les recherches sont issues d’une collaboration entre Parcs Canada et la communauté d’Ekuanitshit et se poursuivront jusqu’en 2018. Le projet, qui en est à sa deuxième année d’opération, vise à mieux documenter et à mettre en valeur l’occupation humaine et ancienne de l’Archipel-de-Mingan par les Innus et les groupes amérindiens de la préhistoire.

«Ce qu’on cherche à voir, c’est principalement à quand remonte l’occupation des îles et quelles raisons amenaient les Amérindiens à fréquenter ces îles-là et de quelles manières ils le faisaient», explique le chercheur.

De nombreuses trouvailles

Les fouilles archéologiques entamées sur le site de l’île Nue de Mingan l’an dernier ont permis de récolter un peu plus de 15 000 artéfacts et témoins d’occupation de l’endroit. Les résultats préliminaires de ces travaux ont permis d’identifier que ce site occupé entre 800 et 1 200 ans avant aujourd’hui était principalement une station de chasse aux phocidés et oiseaux marins.

«Les informations que l’on a pour l’instant, c’est que l’île Nue était un camp de chasse. La chasse aux phoques est l’activité la plus représentée. C’est un endroit où les Amérindiens venaient principalement pour chasser les phoques. On pense qu’ils restaient quelques jours pour traiter les carcasses, avant de repartir avec les réserves de viandes vers des sites d’occupation de plus longues durées sur la côte», révèle M. Ouellet.

En plus des ossements, les chercheurs trouvent plusieurs outils tels que des pointes de lance en pierre ainsi que des couteaux de chasse en pierre taillée qui servaient au dépeçage des animaux.

Grâce à des spécialistes en zooarchéologie, il est possible d’identifier spécifiquement à quelles espèces animales appartiennent la plupart des ossements trouvés.

Sur les traces ancestrales

Plusieurs aide-archéologues sont des résidents d’Ekuanitshit et participent activement aux fouilles. «Pour eux, c’est intéressant de participer à ces recherches-là et de déterrer eux-mêmes les indices. Le fait d’être sur les traces de leurs ancêtres devient une source de valorisation et de fierté », croit le responsable des recherches.

Pour l’instant, le projet est encore à l’étape de la collecte d’information. Ultimement, ces recherches pourront permettre la mise sur pied de projets de mise en valeur et de diffusion publique des informations recueillies à propos de la présence amérindienne sur le territoire.

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