L’équipe volante au compte-gouttes

Par Karianne Nepton-Philippe 10:30 AM - 28 juin 2024 Initiative de journalisme local
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Photo Pixabay

Pas moins de 67 patients ont été transférés à l’extérieur de la région depuis le 19 mai en raison de la crise que vit le milieu de la santé sur la Côte-Nord. Ce sont tous des patients qui auraient pu être pris en charge ici, déplore Dr Youssef Ezahr.

« En une semaine, j’ai passé de 54 patients transférés à 67 », déclare le président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens de la Côte-Nord. « Le chiffre de transfert ne fait qu’augmenter, poursuit-il. Si on n’apporte pas de réelle solution, ce chiffre va augmenter et à l’automne, on sait que la situation va empirer. »

Un infirmier

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord a confirmé la semaine dernière qu’un premier infirmier était arrivé sur la Côte-Nord, dans le déploiement de l’équipe volante de Québec.

« L’information qu’on reçoit de Québec est très parcellaire, on sait qu’on a un infirmier. Mais, c’est un infirmier qui va travailler en hospitalisation, mais pas dans les soins critiques », confirme Dr Youssef Ezahr.

La demande est toujours de 40 infirmiers sur la Côte-Nord, précise-t-il. « Ce sont des infirmières de soins critiques. Donc ce sont des infirmières d’urgence, de soins intensifs et de centre mère-enfant. Vous savez, on a des unités avec des bris de service », ajoute ce dernier.

En date du 27 juin, le ministère de la Santé et des Services sociaux confirmait 23 embauches au sein de l’équipe volante. On nous informait que les personnes embauchées seraient déployées graduellement selon les besoins dans les régions. 

Pansement 

« Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’équipe volante n’est qu’un pansement, continue le Dr Ezahr. On n’a pas de solution pérenne. […] L’équipe volante nous arrive au compte-gouttes. Sauf que c’est toujours la même demande qu’on a, on veut éviter des bris de service. On demande de la main-d’œuvre qui nous sera utile », ajoute-t-il. 

Le conseiller en communications du CISSS de la Côte-Nord, Pascal Paradis, soutient que « la situation demeure fragile dans certains secteurs ».

Rien ne rassure cependant Dr Youssef Ezahr qui craint encore plus de bris de services ou de fermetures, se désolant de devoir continuer à gérer une crise qu’il croyait pourtant temporaire. 

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