Près de 30 % des garderies évaluées offrent des services éducatifs de piètre qualité

Par Caroline Plante, La Presse Canadienne 10:29 AM - 23 mai 2024
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La vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, présente le volume de novembre de son rapport annuel, le jeudi 23 novembre 2023, à l’Assemblée nationale du Québec. LA PRESSE CANADIENNE/Karoline Boucher

Près de 30 % des garderies ayant été évaluées entre 2018 et 2023 n’offraient pas des services éducatifs de qualité. Ce pourcentage a atteint 60 % en 2022-2023.

La vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, a déposé jeudi à l’Assemblée nationale un volumineux rapport à quatre volets qui critique durement le ministère de la Famille.

Elle souligne qu’en vertu de la loi, tout enfant a le droit, dans la limite des ressources et places disponibles, de recevoir des services de garde éducatifs personnalisés de qualité.

Toutefois, le ministère est peu intervenu auprès des services de garde qui ont échoué à l’évaluation, et les actions correctives mises en place sont insuffisantes, peut-on lire dans son rapport.

Par ailleurs, la proportion des garderies qui n’avaient pas un ratio de deux éducatrices qualifiées sur trois est passée de 32 % à 46 % entre 2018 et 2023.

Le nombre de plaintes relatives «à des attitudes ou à des pratiques inappropriées» est passé de 203 en 2018-2019 à 358 en 2022-2023, une augmentation de 76 %.

La vérificatrice donne cet exemple de plainte reçue par le ministère: «Les éducatrices (…) utiliseraient régulièrement la menace, le sarcasme et l’humiliation dans leurs interventions avec les enfants.»

Ou encore: «grande hostilité (…) tirer le bras d’un enfant, les dents serrées et le visage furieux, déplacer un enfant en le bardassant jusqu’au muret, en le poussant vers le sol».

Les interventions du ministère sont «insuffisantes pour prévenir les manquements fréquents relatifs à la santé et à la sécurité des enfants», signale Guylaine Leclerc.

Elle note par ailleurs que plus de 15 % des garderies n’ont jamais fait l’objet d’un test visant à mesurer la concentration de plomb dans l’eau.

Le ministère n’assure pas non plus un suivi adéquat des actions mises en place par celles présentant une concentration de plomb trop élevée, ajoute-t-elle.

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