Crise santé ǀ Des communautés de la Basse-Côte-Nord informées après les médias
L’avion-ambulance permet de transporter des patients dont les soins sont urgents. Photo courtoisie
Des gestionnaires d’établissement de santé de la Basse-Côte-Nord ont appris après les médias qu’il y aurait des interruptions de services majeures à l’Hôpital de Sept-Îles, où ils transfèrent chaque semaine de nombreux patients.
Mardi, Christian Awashish, directeur du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Unamen Shipu n’était pas en mesure de dire si la situation de crise allait avoir, ou non, des impacts sur les patients qui sont transférés hebdomadairement à Sept-Îles. Le centre dessert la communauté d’environ 1 200 personnes, majoritairement innues, située à 400 km au nord-est de Sept-Îles.
Au lendemain de la conférence de presse du CISSS de la Côte-Nord sur les enjeux de main-d’œuvre et les interruptions de services dans le réseau, c’est le Journal qui a appris à ce gestionnaire la situation de crise.
L’adjoint à la PDG du CISSS, Pascal Paradis, indique que les chefs des communautés ont été convoqués à une réunion lundi matin avant la conférence de presse. Les directions des centre de santé, découlant des conseils de bande, n’ont pas été informées directement.
« On va [voir] dans les prochains jours, parce qu’on a au moins deux, trois évacuations par avion d’urgence [par semaine] », a commenté Christian Awashish.
M. Awashish n’avait pas de plan de relocalisation des patients. C’est plutôt les hôpitaux qui gèrent les transferts, a-t-il expliqué.
« S’il y a des nuitées qui sont requises dans l’hôpital, soit on va subir le manque de lits, ou à moins que l’hôpital nous recommande de transférer ça à Québec », a-t-il réfléchi.
Il anticipait également une hausse potentielle des coûts pour les communautés.
« Si on n’est pas capable d’accéder à l’Hôpital de Sept-Îles, ça risque d’être Québec et ça va nous coûter plus cher de transport d’avion », a constaté M. Awashish.
En plus des transferts d’urgence, Unamen Shipu envoie six avions par semaine à Sept-Îles pour des rendez-vous médicaux.
« On a quand même une forte présence de notre clientèle pour des rendez-vous en radiologie, des chirurgies dans le jour, des femmes enceintes occasionnelles ».
Encore plus loin en Basse-Côte-Nord, les interruptions vont « avoir un gros impact négatif sur notre service médical », a dit la directrice du CSSS de Pakuashipi, Nicole Driscoll.
Pour sa part, Mme Driscoll a été mise au courant aussi au lendemain de l’annonce publique du CISSS.
Les patients doivent déjà se rendre à Sept-Îles, mais là « si tout le monde c’est soit à Québec, soit à Drummondville, soit à Montréal, wow ! »
Si des services sont réduits à Sept-Îles, comme les soins palliatifs, les patients et leurs proches transférés dans le sud subiront un stress supplémentaire, craint Mme Driscoll.
« Nos personnes âgées sont un peu perdues dans ces grandes villes-là », a dit la gestionnaire du centre de santé qui dessert la communauté de 380 âmes.
« [Le gouvernement provincial,] je pense qu’il ne comprend pas la Côte-Nord et [encore moins] la Basse-Côte-Nord », se désole la directrice du CSSS de Pakuashipi.
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