Le chaos aux portes des établissements de santé de la Côte-Nord
Le personnel de la santé des établissements de la Côte-Nord est dans l’inquiétude et anticipe un « véritable chaos », à l’aube de la période estivale.
Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) pointe du doigt « des décisions non réfléchies de la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord ».
Le gouvernement a émis une ordonnance de réduction du recours à la main-d’œuvre indépendante. Sur la Côte-Nord, le ministère de la Santé a ciblé le 18 octobre 2026 comme date laquelle les établissements doivent cesser d’y avoir recours.
L’organisation qui représente 1 250 membres infirmières et infirmiers, auxiliaires et inhalothérapeutes sur la Côte-Nord et dans le Nord-du-Québec affirme que la direction du CISSS « n’a pas sur planifier de plan concret pour faire face à cette situation ».
« Elle a préféré prendre seule ses décisions sans nous consulter », déplore le syndicat par voie de communiqué. « La saison estivale débutera officiellement dans quelques jours, et l’inquiétude gagne l’ensemble du personnel dans tous les établissements », poursuit-on.
Des risques pour les patients
Selon la présidente du SIISNEQ-CSQ, Karine Ouellet Moreau, « le pire est à prévoir, si on se fie à certaines demandes de l’employeur faites auprès du personnel ».
« Plusieurs quarts de travail sont à découvert, et l’employeur semble vouloir obliger des infirmières et infirmières auxiliaires à aller combler ces postes même si elles ne sont pas familières avec le secteur. C’est totalement irresponsable et cela peut représenter des risques réels pour les patientes et les patients », prévient-elle.
Le Syndicat avance même que la direction du CISSS Côte-Nord envisagerait de transférer des patients de CHSLD à Québec.
« Un scénario épouvantable pour eux et leur famille », déplore Mme Ouellet Moreau. « Il est même question de laisser une infirmière auxiliaire seule dans certains CHSLD, ce qui contrevient à la directive du ministère de la Santé, et d’instaurer une garde infirmière par
secteur, ce qui n’est pas permis dans la convention collective parce que ce n’est sécuritaire pour personne. »
Le climat de travail serait déjà fragilisé dans les différents établissements de la Côte-Nord. Les dénonciations en lien avec les conséquences du manque de main-d’œuvre se multiplient.
« Cette semaine seulement, j’ai reçu pas moins de neuf lettres signées par des infirmières praticiennes spécialisées qui dénoncent l’inacceptable dont elles sont témoins dans leur milieu de travail », indique la présidente du SIISNEQ-CSQ.
Le syndicat est d’avis que la pérennité des services à la population n’est pas assurée dans la région sous la direction actuelle du CISSS.
« Nos députés et les élus municipaux de la Côte-Nord doivent interpeller le ministre de la Santé et le premier ministre afin qu’ils obligent le CISSS de la Côte-Nord à mettre fin au cafouillage actuel et à présenter un plan de gestion responsable pour passer à travers l’été en respectant le personnel et pour assurer le maintien des services de santé auxquels notre population a droit », conclut Karine Ouellet-Moreau.
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