CPE: la FIPEQ prête à solliciter des mandats de moyens de pression plus lourds

Par Lia Lévesque, La Presse Canadienne 7:30 AM - 27 mars 2024
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La FIPEQ, qui représente 11 000 travailleuses dans les services de garde, prévient qu'elle va solliciter un mandat de moyens de pression plus lourds auprès de ses membres, à compter de la fin d'avril, si la négociation ne débute pas pour vrai avec Québec. La présidente de la FIPEQ, Valérie Grenoné /La Presse Canadienne Karoline Boucher

Lasse de voir que les négociations véritables n’ont toujours pas commencé avec Québec dans le domaine des services de garde, la FIPEQ prévient qu’elle sollicitera bientôt auprès de ses membres dans les CPE un mandat de moyens de pression plus lourds «qui va nous amener possiblement à la grève». 

La Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), affiliée à la CSQ, donne au gouvernement jusqu’à la fin du mois d’avril pour déposer ses offres, afin que la négociation pour le renouvellement des conventions collectives dans les Centres de la petite enfance (CPE) puisse commencer. 

«Si d’ici fin avril, le gouvernement n’a pas fait de dépôt, on s’en va chercher auprès des membres des mandats d’actions plus lourdes, (ce) qui va nous amener possiblement à la grève», a prévenu Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ, en entrevue avec La Presse Canadienne.

«On a assez fait rire de nous», lance Mme Grenon.

La FIPEQ représente plus de 11 000 travailleuses dans les services de garde, qu’il s’agisse de CPE ou de services de garde en milieu familial.

La fédération syndicale avait déposé ses demandes en septembre et attend depuis que les négociations commencent véritablement. Elle soutient que Québec n’a pas encore déposé ses offres.

Interrogée à ce sujet le 22 février, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, avait dit qu’elle voulait attendre le dépôt des demandes de la CSN et de la FTQ aussi. «Je n’ai que la CSQ qui a déposé pour l’instant. On va préparer l’offre gouvernementale», mais «ça me prend l’ensemble des demandes avant de le faire», avait alors affirmé la ministre.

Pour la première fois, la CSQ souhaite négocier pour les deux groupes de travailleuses en même temps, bien que leur mode de rémunération soit différent. Les travailleuses dans les CPE sont des salariées rémunérées à l’heure. Les responsables de services de garde en milieu familial touchent plutôt une subvention du ministère de la Famille pour compenser les dépenses reliées au service de garde dans leur domicile.

D’ailleurs, la négociation de la FIPEQ pour les Responsables de services éducatifs (RSE) en milieu familial n’est pas au même point que celle dans les CPE. «Les rencontres se font également rares, quoiqu’un peu plus fréquentes qu’à la table CPE», indique la fédération syndicale.

En plus de solliciter un mandat de moyens de pression plus lourds de la part de ses membres dans les CPE, la FIPEQ soupèse d’autres options, comme une plainte pour négociation de mauvaise foi contre le ministère de la Famille.

«Tout est envisagé pour faire bouger les choses et avoir des conventions collectives à la hauteur de nos besoins. S’il faut se rendre jusque là… On est en train d’évaluer toutes les perspectives», a résumé Mme Grenon.

«Notre objectif est de régler avant de partir pour les vacances d’été», a-t-elle ajouté.

De son côté, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN, qui représente aussi des milliers de travailleuses dans les services de garde, a demandé la conciliation.

Le Québec vit une pénurie de travailleuses dans les services de garde. Qui plus est, le gouvernement du Québec s’est engagé à ouvrir davantage de places pour répondre à la demande.