Des travailleuses sociales songent à quitter leur profession, selon un sondage

Par La Presse Canadienne 8:50 AM - 25 mars 2024
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La lourdeur administrative et la charge de travail font partie des raisons qui pourraient pousser jusqu'à 16 % des travailleuses sociales du Québec à quitter leur emploi d'ici deux ans, révèle un sondage. Une travailleuse sociale travaille à son bureau à Holland, dans le Michigan, le mardi 5 septembre 2023. Photo Kristen Norman/La Presse Canadienne

La lourdeur administrative et la charge de travail font partie des raisons qui pourraient pousser jusqu’à 16 % des travailleuses sociales du Québec à quitter leur emploi d’ici deux ans, révèle un sondage CROP réalisé pour le compte de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, dont les résultats ont été rendus publics lundi.

Selon l’Ordre, cela signifie que jusqu’à 2400 travailleuses sociales jugent qu’il est «probable» ou «très probable» qu’elles quittent leur profession d’ici deux ans. 

Parmi celles qui ont pris part au sondage, 39 % ont fait valoir que les tâches et la lourdeur administrative sont pour elles source de malheur au travail, tandis que 19 % ont déploré une charge de travail trop élevée.

Ces résultats prouvent qu’il existe «une détresse profonde chez ces professionnelles sur laquelle le gouvernement du Québec doit se pencher immédiatement», a plaidé le président de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, Pierre-Paul Malenfant.

«Cette tendance nous inquiète énormément, car au bout du compte, si les T.S. craquent et quittent la profession, c’est la population qui en payera le prix. Non seulement la qualité et la disponibilité des services pourraient être compromises, mais la pression sur les épaules des T.S. restants s’en trouvera exacerbée», a-t-il prévenu dans un communiqué.

Selon l’Ordre, les travailleuses sociales travaillent dans un contexte où «un seul formulaire peut accaparer jusqu’à trois heures de travail avec un usager», ce qui peut nuire à leur capacité à «passer plus de temps sur le terrain au contact direct avec des personnes dans le besoin».

Les répondantes au sondage ont aussi cité le manque de ressources (15 %) et une reconnaissance insuffisante (14 %) lorsqu’elles ont été questionnées sur leurs sources de malheur au travail.

De l’avis de M. Malenfant, l’arrivée de Santé Québec, la nouvelle agence qui aura le mandat de coordonner les opérations du réseau de la santé, «représente une occasion de revoir les conditions de pratiques et les méthodes d’évaluation de la performance pour les adapter aux visées et à la réalité des services sociaux».

Les résultats du sondage ont été dévoilés lundi à l’occasion de la Semaine des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux, qui se déroule jusqu’à samedi.

Le sondage CROP a été réalisé du 23 janvier au 19 février. Des 16 155 membres de l’Ordre qui ont été invités à répondre au questionnaire, qui s’adressait aux T.S. exerçant à temps plein ou à temps partiel, 5134 ont répondu.

La marge d’erreur maximale, calculée selon un niveau de confiance de 95 %, est de 1,13 %.