ITUM et la Ville de Sept-Îles : faire tomber les idées préconçues

Par Sylvie Ambroise 12:19 PM - 7 mars 2024 Initiative de journalisme local
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Sur la photo, on aperçoit des membres du conseil municipal de Sept-Îles et du conseil de bande de Uashat mak Mani-utenam. Photo courtoisie

Le manque de connaissances entraîne la circulation d’une foule de fausses idées préconçues au sein des communautés de Sept-Îles et Uashat mak Mani-utenam, estiment leurs dirigeants, qui espèrent changer les choses. 

Le chef de la communauté de Uashat mak Mani-utenam et le maire de Sept-Îles ont tenu une première rencontre, dans les dernières semaines, dans le but de travailler davantage en collaboration. 

Pour Mike Mckenzie, la perspective de la relation a évolué lorsqu’il a été invité à l’assermentation du maire, Denis Miousse. 

« Nous avons eu un grand rapprochement à ce moment-là. Je lui ai dit que nous sommes des voisins, nous devons travailler ensemble dans plusieurs secteurs », a rapporté le chef, sur les ondes de la SOCAM, une radio qui traite des sujets en lien avec les Atikamekw et les Innus. 

Ce dernier propose la création d’un poste d’agent de liaison, pour les dossiers concernant la Ville de Sept-Îles et ITUM. Il estime que cela pourrait contribuer à défaire certains mythes.

« Les non-autochtones pensent que si nous avons notre autodétermination, bien on va les sortir du territoire, ça n’arrivera pas et cela est dû à une mauvaise connaissance de notre culture et surtout de notre vision », a clamé le chef Mckenzie. « Je leur ai proposé qu’il y ait un agent de liaison du dossier autochtone pour entre autres renseigner les membres du conseil municipal de la réalité des Innus, mais aussi, rappeler l’importance de continuer à travailler ensemble pour le bien de nos communautés respectives. »

Le maire de Sept-Îles est aussi d’avis que la relation entre les deux communautés est primordiale, particulièrement dans le contexte du développement de nouveaux grands projets sur le territoire. 

« Au niveau du développement économique, veut, veut pas, c’est les deux communautés qui seront touchées par la venue de grands projets et il va falloir s’assoir avec ces grandes entreprises-là pour trouver les meilleures façons de travailler, pour que les deux communautés reçoivent un bénéfice », a expliqué Denis Miousse, sur les ondes de la CKAU.

Racisme et sensibilisation

On se souvient que la résidence pour étudiants autochtones « Nutshimit », située près du Cégep de Sept-Îles, avait été très mal accueillie dans le secteur. Des résidents craignaient entre autres que la valeur de leur résidence diminue et que le taux de criminalité augmente dans le quartier.

« C’est en ayant ce genre de rencontre [entre Denis Miousse et Mike Mckenzie], que l’on va être capable de mieux expliquer à la population blanche que les Autochtones, bien ce sont nos voisins. On doit travailler avec eux, autant pour eux que pour nous. On a eu une entente avec le Cégep de Sept-Îles pour que la résidence soit là où elle est. Je pense que c’est un pas en avant et on devra continuer dans cette ligne de pas, pour que les deux nations puissent un jour cesser d’avoir du racisme, autant d’un côté comme de l’autre », souhaite Denis Miousse. 

La prochaine rencontre de collaboration entre ITUM et la Ville devrait avoir lieu fin mars.

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