Les chiens errants font peur à Uashat mak Mani-utenam

Par Sylvie Ambroise 5:05 AM - 31 janvier 2024 Initiative de journalisme local
Temps de lecture :

Jacynthe Ambroise ne prend plus de marche à Mani-utenam parce qu’elle craint d’être attaquée par des chiens errants.

La peur des chiens errants est bel et bien présente dans la communauté de Uashat mak Mani-utenam tandis que les autorités ne parviennent pas à enrayer ce fléau, malgré de nombreux efforts. 

Résidente de Mani-utenam, Jacynthe Ambroise, en était rendue à prendre des marches avec un bâton, parce qu’elle a peur des chiens errants. Finalement, elle ne marche plus.

« Il y a un chien qui est venu m’attaquer pendant une de mes marches. Maintenant, je n’y vais plus seule, je dois être accompagnée. Ils ne sont pas attachés et il n’y en a pas juste un, ils sont plusieurs à se promener en meute. J’aimerais qu’ils fassent quelque chose pour les chiens. Mon médecin me prescrit la marche et je ne peux pas y aller », a-t-elle déploré sur les ondes de la CKAU.

La femme a déposé une pétition signée par 421 personnes auprès d’ITUM, le 24 janvier, demandant au conseil d’enrayer le problème qui persiste depuis des années sur la communauté. 

« Il ne faut pas attendre qu’il y ait des drames avec les enfants ou des personnes âgées comme celle de la communauté inuite, ou bien de la communauté de Ekuanitshit », dit-elle. 

ITUM indique que le document sera examiné à sa prochaine réunion du chef et des conseillers, le 13 février. 

Près de 200 chiens errants en 2023

À la SPCA Côte-Nord, 60 % des chiens récoltés proviennent de Uashat mak Mani-utenam, selon Daphnée Gwilliam, directrice de l’organisation. 

« Pour l’année 2023, il y a eu 199 chiens et 94 chats [en provenance de Uashat mak Mani-utenam seulement]. Et nous avons toujours une entente avec ITUM pour la gestion des animaux pour la communauté de Uashat mak Mani-utenam. C’est une des seules communautés possédant une règlementation pour un contrôle des animaux. » ajoute-t-elle. 

Plus de moyens

Pour sa part, Kenny Régis, le vice-chef de Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam, réitère que la règlementation sur les animaux est là. En 2022, ITUM a donné une plus grande latitude aux employés de la SPCA, ne les obligeant plus à obtenir une permission spéciale de la Sécurité publique de Uashat mak Mani-utenam (SPUM) pour agir. 

« Aujourd’hui, il y a un cadet qui les accompagne pour aider à la cueillette », souligne M. Régis.

Il ajoute que tous les animaux attrapés sur la communauté par la SPCA sont facturés à ITUM. 

Le directeur par intérim de la SPUM, Carl Jourdain, a annoncé que dorénavant, des constats d’infractions seront émis aux propriétaires des chiens capturés.

« De là s’ajoutera à la facture, la prise et la pension du chien. On pourra compter maintenant 200 $ pour un propriétaire de chien à la première prise. À la deuxième, s’ajoutera 300 $ plus les frais de la SPCA, donc près de 400 $ et à la troisième prise, l’animal deviendra la propriété de la SPCA », résume-t-il. 

Le vice-chef espère le soutien de la communauté.

« On essaye au maximum d’enrayer le tout, mais je vois encore des publications Facebook où il y a des naissances de portées. On n’y arrivera pas. On en récolte, mais on ne peut arrêter la naissance », déplore-t-il. 

Partager cet article