Denis Coderre: un «candidat éventuel de qualité», selon Marc Tanguay

Par Thomas Laberge, La Presse Canadienne 9:00 AM - 23 janvier 2024
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Le chef par intérim du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, lors de la période de questions le 21 novembre 2023. Photo Jacques Boissinot/La Presse Canadienne

L’ex-maire de Montréal Denis Coderre qui songe à la chefferie libérale est une «bonne nouvelle», selon le chef intérimaire Marc Tanguay. Pour lui, il s’agit d’un «candidat éventuel de qualité».

«Je ne suis aucunement surpris. (…) Pour moi, c’est une confirmation qu’il y a des gens de qualité au Québec qui réfléchissent à la course», a-t-il affirmé en entrevue avec La Presse Canadienne à la veille du caucus présessionnel du Parti libéral du Québec (PLQ) qui se déroulera à Thetford Mines.

Il y a deux semaines, Denis Coderre a confirmé qu’il lorgnait la chefferie du parti. L’ancien ministre fédéral va faire le chemin de Compostelle au mois de mai avant de prendre sa décision finale.

Marc Tanguay rappelle que la course n’est pas officiellement déclenchée et il se dit confiant qu’il y aura d’autres candidats sur la ligne de départ. «On a hâte que les débats aient lieu», a-t-il assuré, ajoutant qu’il va rester neutre dans la course.

Mais il y a une autre personne qui songe à la chefferie libérale et qui l’a fait savoir publiquement: le député libéral de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin.

Ce dernier vient d’ailleurs tout juste d’être réintégré au sein du caucus libéral. Il avait été exclu en octobre dernier en raison de plaintes pour harcèlement psychologique déposées contre lui par la présidente de la Commission jeunesse du Parti libéral (PLQ), Élyse Moisan.

«Content de voir que la médiation a porté fruit et que les plaintes ont été retirées. Content de retrouver Fred Beauchemin qui aura tous ses dossiers», a affirmé le chef libéral.

Marc Tanguay s’est toutefois fait circonspect sur les modalités de la réintégration du député. «Je vais garder pour moi les discussions que j’ai eues avec Fred (…) Je ne vais pas commenter plus avant, car la situation est derrière nous», a-t-il indiqué.

Le député libéral fédéral Joël Lightbound n’a pas exclu de se lancer dans la course à la chefferie. Marc Tanguay ainsi que les députés Monsef Derraji, Marwah Rizqy et André Fortin ont tous fermé la porte. Le prochain chef libéral sera choisi au printemps 2025.

Immigration

L’immigration et la crise du logement font couler beaucoup d’encre actuellement au Québec. Bien que Marc Tanguay reconnaisse que les deux sujets sont liés, il met la responsabilité de la situation sur le gouvernement Legault.

«Avec le nombre de nouveaux arrivants, il est clair qu’on a besoin de davantage de services publics et de logements. Mais encore une fois, il ne faut pas se détourner de ce mauvais gouvernement qui n’a pas agi au moment où il aurait dû agir», a-t-il lancé.

«Nous devons nous assurer d’avoir une immigration contrôlée», ajoute le chef libéral.

Il y a actuellement plus d’un demi-million d’immigrants temporaires au Québec. Mercredi dernier, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a dit que son parti allait réévaluer ses seuils d’immigration permanente, actuellement fixés à 35 000 nouveaux arrivants par année, arguant que la situation avait beaucoup changé depuis la dernière élection.

Marc Tanguay a déjà ouvert la porte à réviser la cible d’immigration permanente de son parti. Lors de la précédente élection, le PLQ voulait augmenter ce nombre à 70 000 nouveaux arrivants par année. «La question des seuils (d’immigrants permanents) devient théorique quand il y a 500 000 temporaires au Québec», a soutenu le chef libéral en entrevue. Selon lui, les immigrants temporaires sont essentiels dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre.

Hydro-Québec

Radio-Canada rapportait samedi que le gouvernement de la CAQ préparait un projet de loi pour permettre aux entreprises privées de vendre leur électricité entre elles. Cela permettrait à Hydro-Québec d’acheter leurs surplus.

«C’est un débat important. Nous, ça fait plus d’un an qu’on demande une conversation nationale sur notre avenir énergétique au Québec et ça, ça doit clairement faire partie du débat», a-t-il affirmé.

«L’avenir d’Hydro-Québec ne peut pas appartenir uniquement à François Legault et (au ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie) Pierre Fitzgibbon derrière des portes closes», a ajouté le chef libéral.

Le PLQ veut utiliser son caucus, qui se déroulera du 23 au 25 janvier, pour donner le ton à la session parlementaire. Le parti veut talonner le gouvernement sur la question de l’économie et des PME.

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