Le village d’une vie d’une Septilienne

Par Marie-Eve Poulin 5:00 AM - 22 Décembre 2023
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Village de Noël Sept-Îles

La toiture de l’église a été fabriquée à partir de cocottes de conifères. Les écailles ont été collées une à une.

Une Septilienne profite de sa retraite pour fabriquer un village de Noël à partir de ses souvenirs et de quelques matériaux récupérés. Chaque bâtiment mis en scène représente une partie de sa vie. 

L’idée de faire un village de Noël est arrivée par hasard, il y a une dizaine d’années. Son mari est allé rendre visite à une voisine. Elle lui a montré une crèche en bois fabriquée par son défunt mari. Elle disait vouloir une maison pour compléter son décor. Le couple a donc décidé de lui faire plaisir, en fabriquant une maison pour elle, et tant qu’à y être, une pour eux aussi. 

« J’ai trouvé ça tellement beau, que j’ai tout éliminé mes maisons de céramique et j’ai fabriqué mes maisons moi-même », raconte la dame, qui préfère ne pas être identifiée. 

Elle trouve valorisant de regarder le village qu’elle a fabriqué de ses mains. 

Son conjoint lui donne occasionnellement un coup de main pour les travaux plus difficiles à réaliser, ou pour figurer comment construire certains éléments. 

Histoire de vie

À l’aide de bâtons à café en bois, de contre-plaqué, de fil de fer et de matériaux recyclés, elle a construit son village qui compte aujourd’hui 16 maisons. Une station de ski, une glissade, des calèches, des snow et autres éléments font partis du village.

Chaque mise en scène, ou bâtiment est créé de manière à représenter un lieu important, ou quelque chose de significatif pour elle. 

Par exemple, elle a recréé sa maison, celles de ses fils et celle de ses parents. Les couleurs, le nombre de chambres, tout est le plus réaliste possible.

Lorsqu’elle était enfant, son père possédait un snow et apportait les gens du rang à l’église. 

« Et nous, on allait à la confesse avec la calèche et les chevaux de mon frère », se souvient-elle. « Mon plus jeune aimait la pêche sur la glace, donc j’ai fait un lac congelé. J’ai fait une patinoire pour mon petit fils qui jouait au hockey. »

Un jour, en attendant son tour chez le médecin, une photo a attiré son attention. « La maison du médecin » comme elle la surnomme a été inspirée de cette tranche de vie.

La glissade provient de ses souvenirs heureux de jeunesses.

« C’est plus ou moins ma vie », résume-t-elle.

Long travail

Elle n’ose pas compter les nombreuses heures qu’elle a pu mettre pour réaliser le village. Elle se lève parfois même la nuit et bricole pour passer le temps. C’est devenu une passion.

Par curiosité, elle a calculé approximativement le temps pour fabriquer un sapin. Il lui faut environ quatre heures, pour compléter un seul arbre. Elle estime avoir créé environ 300 sapins et plus d’une centaine de bouleaux. » Plus de 3,2 kilomètres de fil de fer ont été utilisés jusqu’à aujourd’hui pour fabriquer les arbres », affirme le couple. 

Le toit de l’église a été confectionné à partir de cocottes de conifères. Chaque écaille a été enlevée du cône et placée soigneusement sur la toiture, une à une. Derrière le petit foyer, elle a fabriqué un muret de pierres à l’aide d’un contenant de yogourt et de petits cailloux. Les échelles sont de grandes allumettes de bois et les raquettes sont faites de bambou plié. 

Les bâtonnets à café ont des traits de scie pour faire un revêtement réaliste. Le village est monté sur des portes à l’horizontale. Chaque palier est réalisé par étape et impossible de revenir en arrière. Tout doit être bien planifié. 

Ce chalet a été fabriqué à partir d’un napperon. Les raquettes sont en bambou plié.
L’arrière-plan du village a été peint à la main sur le mur par Renée Boudreault.

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