Noël autour du monde présenté par les nouveaux arrivants de Sept-Îles

Par Marie-Eve Poulin 5:00 AM - 21 décembre 2023
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Mexique Burkina Faso Togo Noêl

Famille de Diane Amelie Kabore Compaore. Photo courtoisie

Au cours des dernières années, Sept-Îles a accueilli beaucoup de familles provenant des quatre coins du monde. Pour plusieurs, ce sera un premier Noël en sol québécois. Trois d’entre eux nous font voyager, en racontant leurs traditions et Noël à leur façon. 

Diane Amelie Kabore Compaore, originaire du Burkina Faso 

Je suis arrivée à Sept-Îles il y a une année de cela, avec les enfants, pour rejoindre mon mari qui était ici depuis 2021. Noël dans mon pays est vraiment différent d’ici, même étant une fête importée de la culture occidentale. 

Toutes les religions se côtoient dans notre pays et célèbrent les fêtes ensemble (chrétiens, musulmans, animistes). On reconnaît les chrétiens, le jour de Noël, par la particularité de porter le pagne de Noël, qui est en tissu de wax, imprimé de messages religieux et de dessins festifs. 

Les enfants construisent des crèches devant leur porte, dans l’attente du petit Jésus et du père Noël qui y déposera des cadeaux. Le partage est au centre de la célébration. Chaque famille en fête le jour de Noël partage des plats avec les autres familles d’une différente confession religieuse. Tout un chacun peut aller souhaiter la bonne fête à ses connaissances et amis, sans même avoir besoin d’être invité. 

Nous organisons des arbres de Noël, décorons nos habitations et nos rues. Certaines entreprises organisent des party de Noël. 

Nous célébrons Noël au Québec entre notre communauté, ou juste en famille, après la messe. Après la célébration eucharistique, place à la réjouissance pour vivre la joie du nouveau-né Jésus Christ. Lorsqu’on se retrouve en communauté, on a la nostalgie de cette ferveur de Noël au Burkina Faso. 

Crèche construite par des enfants devant une maison au Burkina Faso. Elle sert à attendre le petit Jésus et le père Noël qui y déposera des cadeaux. Photo Diane Amelie Kabore Compaore

Mexique

Gustavo, arrivé seul à Montréal en 2019 et installé à Sept-Îles depuis deux mois 

Dans mon pays, les festivités se déroulent sur plusieurs jours, soit du 12 décembre au 6 janvier. C’est la période de l’année où tout le monde met ses différends de côté et fait la paix pour les célébrations. 

Le 12 décembre, les gens se rassemblent devant l’église en chantant pour le jour de Virgin of Guadalupe, une fête nationale d’importance. 

Du 16 au 24 décembre, c’est la Posadas, une neuvaine (prière de neuf jours). Les citoyens commémorent le pèlerinage de Joseph et Marie. Ils marchent dans la rue chaque soir avec des chandelles et frappent aux portes, pour parfois être acceptés, parfois refusés. Ils doivent être rejetés au moins deux fois avant d’être accueillis et célébrer avec amis, voisins ou famille.

Chaque soir de fête, il y a la pinata. À l’intérieur on retrouve des oranges, des arachides, des fruits et parfois des bonbons.

Le 24 décembre, c’est le rassemblement familial et la célébration finale de ces neuf jours. Les familles plus à l’aise financièrement vont recevoir la visite du père Noël. On fait aussi un échange entre adultes, mais ce n’est pas tout le monde qui reçoit, ou donne des cadeaux à ce moment. 

À 23 h, le chef de famille souhaite Feliz Navidad, on se fait tous un câlin et c’est l’heure du gros repas. Le ponche traditionnel (un thé de fruit et de mélasse avec ou sans alcool) est servi. On retrouve des mets comme le bacalao (un plat à base de morue), le romeritos (herbes, patates et sauce mole), ou du porc et de la dinde accompagnés de pâtes. 

Le dessert est l’ensalada de manzana, une salade de pommes et de lait sucré. La dernière célébration est dia de los Reyes (l’Épiphanie), le 6 janvier. C’est à ce moment que les enfants reçoivent les cadeaux pour faire référence aux rois mages dans la bible.

Ce jour-là, on partage le Rosca, un pain qui se mange accompagné d’un chocolat chaud. À l’intérieur du pain se cache un motif de Jésus. Celui qui le trouve devra inviter toute la famille à déjeuner le 2 février. 

Au Québec, je ne fête pas Noël, puisque je n’ai pas encore un réseau social. J’appelle ma famille, je vais à la messe de minuit et c’est tout. 

Partage de la Rosca au Mexique. Photo courtoisie

Togo (Afrique de l’Ouest)

Yolande Nayo, arrivée avec ses deux enfants, il y a un mois, pour rejoindre son mari arrivé depuis trois mois 

Noël est appelé “ la fête des enfants ”. C’est très festif, avec de grandes réjouissances. Les repas copieux sont partagés avec les voisins. Les cadeaux sont donnés aux enfants et non aux adultes. 

Par le passé, les enfants construisaient des crèches sous forme de hutte, à base de feuilles de palmier, pour y jouer. 

Je suis très heureuse de vivre mon premier Noël au Québec. Ce sera une belle expérience pour mes enfants. Les activités et décorations dans la ville nous mettent déjà dans l’ambiance. C’est toujours plus enrichissant de mélanger les traditions. Le brassage interculturel est une très bonne chose. 

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