Grève: réactions chez les enfants atypiques

Par Marie-Eve Poulin 10:00 AM - 19 Décembre 2023
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Audrey Lefebvre directrice d’Autisme Côte-Nord. Photo: courtoisie

L’instabilité de la fréquentation scolaire affecte particulièrement certains enfants qui ont des besoins particuliers. Incompréhension et désorganisation sont les impacts avec lesquels doivent jongler certaines familles. À l’inverse, d’autres sont mieux à la maison.

La Septilienne Geneviève Martin est maman d’enfants atypiques. Pour eux, la stabilité et la routine sont des éléments importants du quotidien. Même si elle supporte la cause, elle doit en gérer les conséquences.

« Ils sont désorganisés, ils ne savent pas quand ils retourneront à l’école et ils ne comprennent pas pourquoi ils ne vont pas à l’école », explique la maman. 

Elle le voit aussi auprès de jeunes qui étaient en intégration progressive à l’école. Un plan était mis en place, mais puisque les cours sont annulés, tout le plan est chamboulé. 

« Ces jeunes sont très fragiles. Je ne sais pas ce qu’il va arriver avec eux. Ça a  bouleversé l’ordre des choses », s’inquiète-t-elle. 

L’effet contraire

En date du 12 décembre, la directrice d’Autisme Côte-Nord, Audrey Lefebvre, n’avait pas eu d’écho de la part de parents d’enfants autistes. 

« Je pense qu’ils sont habitués de jongler entre la fréquentation scolaire réduite et le roulement de personnel du CISSS (souvent des intervenants absents, donc diminution des services) », suppose-t-elle. 

Toutefois, elle souligne que dans un contexte de trouble du spectre de l’autisme (TSA), le changement de routine peut parfois être difficile.

« Mais, comme on a pu le voir dans la pandémie, les enfants TSA sont souvent mieux chez eux », dit-elle. Cela s’explique par moins de stimulis, moins d’exigences envers eux, moins de contacts sociaux qui peuvent être source de désorganisation. 

C’est le cas pour le fils de la Septilienne Valérie Desrosiers, qui compose avec un TSA.  Le fait d’être à la maison lui enlève la pression de l’école secondaire. 

« Ça le rassure, ça lui enlève de l’anxiété », dit-elle. 

Son fils voit cette période comme des vacances et ça lui permet de se reposer. 

« Le fait de passer de vacances, à école, à vacances, ça peut être déstabilisant pour lui. Mais j’ose espérer que ça va lui donner un petit boost pour la suite des choses », dit Mme Desrosiers. 

La maman compare avec la période COVID, où les enfants devaient suivre des cours à la maison. « Ça, c’était un stress incroyable, ça avait de gros impacts négatifs ». 

Elle espère que la situation se règle assez rapidement et qu’on ne se rende pas à la grève illimitée. 

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