Peu d’espoir pour les propriétaires de chevaux de la Côte-Nord

Par Marie-Eve Poulin 12:00 PM - 7 décembre 2023
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Chevaux Côte-Nord vétérinaire équin

Pas de vétérinaires pour gros animaux basés sur la Côte-Nord. Photo Nathalie Bouchard

Malgré les quelques avancées pour le recrutement et la formation de vétérinaires, la Côte-Nord n’obtiendra pas de spécialistes des gros animaux de si tôt. 

La Côte-Nord et d’autres régions éloignées sont durement touchées par la pénurie de vétérinaires et plus spécifiquement dans le domaine des gros animaux. Présentement, il n’y a aucun vétérinaire équin basé dans la région, ou à proximité. 

Il y a tout de même un mince espoir, puisqu’en 2024, un campus en médecine vétérinaire verra le jour à Rimouski. L’objectif est de former plus de vétérinaires et de les attirer en région.

Pour être admis, les étudiants seront choisis non seulement pour leurs notes, mais également par leur provenance et leur expérience sur le terrain auprès de gros animaux. 

Ces nouveaux critères de sélection feront la différence, car actuellement la majorité provient de milieux urbains. 

« Ils n’ont pas vu souvent des vaches ou des chevaux dans leur vie, donc ils sont un peu plus enclins à choisir les petits animaux », dit Renée Lévesque, directrice du développement de Cheval Québec.

Mais rien n’assure qu’ils iront dans les régions. 

« On n’est même pas à l’étape de trouver des étudiants qui voudraient s’installer en région. On est seulement à essayer d’augmenter le nombre d’étudiants, qui à la fin de leurs études, vont accepter d’offrir des services aux équins », souligne-t-elle.

L’horaire de travail pèse aussi dans la balance. 

« On a une réalité dans le milieu des chevaux, qui fait en sorte que les jeunes vétérinaires actuellement se commettent un peu moins par rapport à la vocation », soulève Renée Lévesque. 

« Ils souhaitent avoir une job qui ressemble à du 9 à 5. Donc, faire des urgences dans une région, ça ne les intéresse pas. »

Avancées

En août dernier, le Journal mettait en lumière l’absence de vétérinaires équins sur la Côte-Nord. Depuis, quelques avancées ont eu lieu. 

« Il y a quand même des choses qui sont faites. Mais, on est quand même loin de pouvoir croire qu’on va trouver des vétérinaires qui vont s’installer dans toutes les régions du Québec et offrir des services équins », affirme Mme Lévesque.

Des stages rémunérés sont offerts pour faire connaître et apprécier le milieu équin.

De plus, les vétérinaires étrangers peuvent pratiquer dès leur arrivée s’ils sont supervisés par une clinique vétérinaire. 

 « Il y a une possibilité que certains actes vétérinaires identifiés puissent être réalisés par des techniciens en santé animale », rapporte-t-elle. 

Dépannage

Nathalie Gauthier, propriétaire de la ferme équestre Coeur-Corico à Sept-Îles, doit conjuguer avec la pénurie de vétérinaires équins. Toutefois, même si un spécialiste des gros animaux n’est pas basé dans la région, elle est bien heureuse d’avoir trouvé récemment une perle rare. Cet automne, ses chevaux ont pu bénéficier de trois visites d’une vétérinaire de Saint-Félicien. 

« C’est déjà extraordinaire comme service et incomparable à ce qu’on avait vu avant ! », dit Mme Martin.