Ça coûte cher rester en Minganie

Vincent Rioux-Berrouard vberrouard@lenord-cotier.com 7:30 AM - 23 septembre 2023
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Le coût de la vie est élevé en Minganie, selon une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). 

Annuellement, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) publie un rapport affirmant que Sept-Îles est la ville où le coût de la vie est le plus élevé au Québec. Dans une étude publiée le 21 septembre, on constate que ce problème n’affecte pas uniquement la municipalité la plus populeuse de la Côte-Nord, mais aussi, des villages de la Minganie.

L’organisme s’est penché sur le revenu viable hors des grands centres, dont la Minganie.

Pour cette MRC, c’est à Port-Menier que le revenu viable est le plus élevé pour une personne vivant seule (41 591 $), suivi par Natashquan (40 472 $), Rivière-au-Tonnerre (40 358 $) et Havre-Saint-Pierre (39 607 $). À titre comparatif, le revenu viable pour une personne seule à Sept-Îles est de 37 822 $. La Ville où le revenu viable est le moins élevé est celle de Saguenay à 27 047 $.

L’IRIS définit le revenu viable comme « une somme disponible (après impôt) » qui permet de vivre dignement, hors de la pauvreté.

Pour expliquer les différences importantes qui existent entre le coût de la vie dans les grands centres et les régions éloignées, le chercheur Guillaume Tremblay-Boily vise les dépenses liées à l’alimentation. 

Ils expliquent que les citoyens hors des grands centres n’ont pas accès aux grandes chaînes de supermarchés comme Super C et Maxi. Les supermarchés économiques  font baisser le coût du panier d’épicerie, en offrant entre autres des marques génériques (marques maison) et de plus gros formats qui permettent des économies d’échelle, écrit M. Tremblay-Boulay.

Le coût du transport des aliments est également en cause.

« Les coûts plus élevés des épiceries de régions éloignées sont attribuables en grande partie aux frais de transport qu’elles doivent débourser pour garnir leurs tablettes », explique Guillaume Tremblay-Boily.

À noter que les produits de soins personnels, qui comprennent les produits d’entretien ménager et d’hygiène, sont plus chers dans certains villages de la Minganie. Selon l’étude, le prix de ces produits est nettement plus élevé dans certaines localités, notamment à Rivière-au-Tonnerre (13 % plus élevé), Port-Menier (17 %) et Natashquan (22 %).

Toujours selon le rapport, la crise du logement se fait sentir sur la Côte-Nord.

« Dans plusieurs localités de la Côte-Nord… les actrices et acteurs locaux soulignent que le manque de logements a un impact économique majeur, puisqu’il accentue les difficultés de recrutement de la main-d’œuvre et qu’il empêche d’attirer des jeunes. Il apparaît donc essentiel d’endiguer la crise du logement, pour éviter que la hausse des loyers rende encore plus ardue l’atteinte du revenu viable », écrit Guillaume Tremblay-Boily.

Le chercheur conclut son rapport en faisant le constat que le coût de la vie augmente à mesure qu’on s’éloigne des grands centres.

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