Le mythique Ultra-Trail du Mont-Blanc pour le Septilien Jonathan Bolduc

Par Sylvain Turcotte 6:00 AM - 25 août 2023
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Jonathan Bolduc, qui a déjà parcouru une partie du Mont-Blanc avec sa conjointe en 2016 lors d’un trek, prendra part à son Ultra-Trail dès le 1er septembre pour 171 km.

Tout coureur, ou presque, de marathon (42,2 km) rêve du mythique Marathon de Boston. Pour ceux qui s’adonnent aux Ultra-Trail, c’est le UTMB du Mont-Blanc. Le Septilien Jonathan Bolduc en est rendu là.

Jonathan Bolduc y prendra part au début septembre. 

Il faut aussi de la chance pour être du UTMB du Mont-Blanc. C’est par tirage au sort que les participants sont choisis, tirage qui a eu lieu en janvier dernier. C’était la deuxième fois que le Septilien tentait son coup, après une première fois infructueuse avant la pandémie.L’Ultra-Trail du Mont-Blanc est mythique par ses paysages et par le fait qu’il traverse trois pays, la France, l’Italie et la Suisse. C’est un parcours de 171 km avec un dénivelé positif de 10 000 m. 

La crème de la crème des coureurs d’Ultra-Trail s’y donne rendez-vous. Lors de la première édition, il y a eu 722 participants. L’objectif était de 300. Pour cette année, ils seront 2 500 sur les quelque 10 000 candidatures. 

Avec les années de la COVID, Jonathan Bolduc ne pensait plus ce rêve possible. Et surtout, il croyait avoir perdu ses points de qualifications quand est venu le temps de s’inscrire. 

L’Ultra-Trail du Mont-Blanc, c’est gros. « C’est beaucoup de gestion. Il y a le facteur temps (cut off), la météo et l’alimentation », mentionne-t-il. Le Septilien débarque là en famille, avec sa femme Caroline Roy et ses deux filles, âgées de 14 et 17 ans. « Elles rateront de l’école pour une bonne cause. »

« C’est toute qu’une logistique. Ça fait des mois que je prépare ça », dit-il. 

Blessé au pied au début de l’année, il a repris l’entraînement en mars. Il a couru en moyenne entre 80 et 100 km par semaine. « Je préférais en faire moins pour ne pas me blesser. » 

Il a aussi pris part au Québec Méga Trail (30 juin au 2 juillet) dans la région de Québec. Il a dû abandonner à 107 km (sur 160 km), « possiblement en raison d’un coup de chaleur. J’étais confus, je n’étais plus là, je n’arrivais plus à suivre mon plan de course. » 

Ce qui l’inquiète pour le parcours du Mont-Blanc, c’est la météo. En altitude, ça peut atteindre moins 10 avec de la neige. « Ça nous prend un kit pour le froid et un pour la chaleur. Il y a beaucoup de matériel obligatoire. Ça nous donne un sac plein (environ 10 livres) », précise-t-il.  

Il parle aussi de l’impact du décalage horaire. Il arrivera le 27 août. Le coup d’envoi sera donné le 1er septembre à 18 h. 

Sa femme aura aussi un rôle à jouer. Elle devra être là au point de contrôle (30, 80 et 125 km) pour du ravitaillement, et surtout ne pas manquer l’autobus pour s’y rendre. Elle pourra le suivre via l’application Live Trail. Jonathan Bolduc doit traîner sur lui ce qui fonctionne pour près de 40 km. Et il devra aussi s’habituer à des bâtons de marche. 

Le parcours, le Septilien le connaît en grande partie pour l’avoir fait en trek en 2016 avec sa conjointe. « Je sais à quoi m’attendre en termes de dénivelé. C’est un stress de moins. Ce n’est pas un parcours très technique. »   Son objectif sera de partir très lent. Il devra toutefois s’assurer de respecter le temps pour le point de contrôle. 

Le temps limite pour franchir les 171 km est de 46 heures 30 minutes. Les participants doivent aussi gérer leur temps de sommeil. « Je vais y aller au feeling, mais mon objectif est de me rendre à 125 km avant de penser au sommeil. » Et le dodo, ce sera pour une quinzaine de minutes.

Jonathan Bolduc ne doit pas oublier de manger. « Après 15 heures, ça devient plus dur. J’estime devoir manger entre 16000 et 20000 calories durant la course. »

Son objectif premier est bien entendu de terminer l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. S’il ne veut plus ou moins se donner un objectif de temps, pour ne pas s’imposer un stress de plus, un chrono autour des 40-42 heures « serait très réalisable. Je veux avoir du plaisir le plus longtemps possible. » 

S’il arrive à cocher cet accomplissement, Jonathan Bolduc ne vise pas d’épreuves aussi longues dans le futur. Il aimerait cependant finir les deux épreuves qu’il n’a pu compléter, soit le Québec Méga Trail et l’Ultra-Trail dans le Maine, course qu’il avait dû abandonner après 112 km sur 160, en raison d’une blessure. Il compte déjà six courses de plus de 100 km depuis 2018.