Des chercheurs se penchent sur le naufrage de la flotte de Walker
Dany Dumont, professeur en océanographie à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski, Marie-Ange Croft, coordonnatrice du Centre Joseph-Charles-Taché à l’UQAR et Maxime Gohier, professeur au département d’histoire de l’UQAR.
Des chercheurs rouvrent le dossier du naufrage de la flotte de l’amiral Walker et ils tenteront de faire toute la lumière.
En 1711, la Grande-Bretagne décide d’attaquer la Nouvelle-France. Partant de Boston, la flotte de l’amiral Walker, composée d’environ 75 navires, a pour ordre d’attaquer la ville de Québec. Dans la nuit du 22 au 23 août, plusieurs navires de la flotte s’échouent à proximité de l’île aux Œufs, dans le secteur de Pointe-aux-Anglais.
« Voilà ce qu’on en sait. C’est ce que les historiens nous disent. Est-ce que c’est vrai ? On n’en est pas certain. Il y a beaucoup de documentation qui se contredit », explique Maxime Gohier, professeur au département d’histoire de l’UQAR.
Le groupe de chercheurs, dont il fait partie, était dernièrement sur la Côte-Nord pour présenter leur projet de recherche à la population.
Ils combineront plusieurs disciplines tels que l’histoire et l’océanographie, pour essayer d’obtenir des réponses sur cette page d’histoire du Québec, qui reste encore méconnue.
Des éléments restent incertains quant au naufrage. Le nombre exact de navires s’étant échoués et le nombre de victimes sont des variables toujours inconnues à ce jour.
« Il y a encore des zones d’ombre et c’est pour cela qu’on met sur pied un projet de recherche », ajoute M. Gohier.
Pour mieux comprendre les circonstances entourant l’expédition et le naufrage, une opération de récolte de données océanographiques aura lieu cet été, à Pointe-aux-Anglais.
Il existe une zone, dans le secteur de l’île aux Œufs, qui n’a jamais été sondée pour savoir ce que le fond marin contient.
« Ce qu’on veut faire, c’est sonder cette zone à la recherche de nouvelles traces ou vestiges », souligne Dany Dumont, professeur en océanographie à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski.
Cinq navires ont été trouvés auparavant. Peut-être que les nouvelles recherches permettront d’en trouver de nouveaux et de connaître le nombre exact de vaisseaux qui ont sombré parmi la flotte de l’amiral Walker.
Recherche en archives
Le projet permettra aussi de faire de la recherche en archive, pour trouver des documents qui n’ont pas encore été étudiés et qui pourraient permettre d’en apprendre plus sur l’événement.
« Il y a des témoignages historiques qui ont déjà été étudiés, mais il y a aussi de nouvelles sources qui n’ont jamais été utilisées. Les journaux de bord des navires de la flotte de Walker ont été très peu exploités », déclare Marie-Ange Croft, chercheuse coordonnatrice du Centre Joseph-Charles-Taché, à l’UQAR.
L’équipe veut envoyer quelqu’un en Angleterre pour aller consulter lesdits documents.
Les chercheurs veulent également analyser l’importance de l’événement dans l’imaginaire collectif des gens.
« Évidemment, quand on parle de l’imaginaire et de la culture, ça veut aussi dire les citoyens et les communautés qui gravitent autour de l’événement », affirme Maxime Gohier.
Le projet veut ainsi documenter le rapport qu’ont les gens de la région face à au naufrage de la flotte de l’amiral Walker.
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